mercredi 1 janvier 2014

Celui qui n'est plus ton ami ne l'a jamais été

Petite citation de Aristote reprise par Shakespeare.

Amusante dans sa façon de considérer le temps, les causes et conséquences : une cause présente a une conséquence antérieure.
Le passé ne se mesure qu'à l'aune du présent, et le présent que par rapport au futur.
Ça renvoie aussi un peu à Big Brother : qui contrôle le passé contrôle le futur, qui contrôle le présent contrôle le passé.

A chaque instant on peut refaire son passé, se réinventer, c'est même le propre de l'homme... pour ne pas devenir fou :), pour conserver une certaine stabilité, pour ne pas trop se remettre en question...

Autre interprétation : tout est dans tout, le temps n'existe pas. Simplement on n'y accède pas, alors on se contente d'une illusion, d'une hypothèse. On ne sait pas encore que cette personne se trahira et ne sera plus notre ami, en attendant on le considère comme tel, et on se persuade de l'illusion que ce statut est acquis...

Dernière interprétation, ou plutôt conduite à tenir : pleine de principe et de rigidité (droiture?). Donner son amitié pour ne jamais la reprendre, forger son futur à partir de ses décisions présentes. Ceci évite d'avoir à refaire son passé, au prix d'une rigidité plus affirmée. La stabilité de la personnalité n'est plus une illusion, mais une prison : on devient prisonnier de ses décisions.

Bref, on a le choix. D'un côté, l'insouciance, comblée par les mécanismes naturelles de l'homme, de son inconscient : sa capacité à refaire son passé, à le considérer différemment au regarde de nouvelles connaissances. De l'autre, la rigueur qui nous enferme dans des paroles données, des positions prises.

Où est le juste milieu? Dans l'abandon des notions qui projettent dans l'avenir, impossible à maîtriser, dans l'acceptation des limites de nos connaissances, dans l'acceptation de notre simple capacité à prendre les choses comme elles viennent, au jour le jour, sans possibilité de se projeter?
Nous devons constamment faire des paris sur cet avenir incertain, c'est bien la seule façon d'avancer, de construire... ou du moins de s'en donner l'illusion. Le tout est de garder en tête que ce ne sont que des paris, et d'accepter d'en perdre un certain nombre, sans s'y arrêter, sans se culpabiliser, sans baisser la tête.

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