dimanche 7 juin 2015

De l'instinct de survie au sens de la vie?

Qu'est ce que l'instinct de survie, sinon le désir de faire perdurer son être, de le renforcer, de renforcer sa puissance. A la base, ce désir est irraisonné, inconscient et omnipotent. Il nous permet de mesurer tout chose, et c'est donc par rapport à ce désir subjectif que nous appréhendons notre environnement, et que nous modelons notre personnalité, que nous définissons de manière subjective le bien et le mal.
Le problème étant que nous n'avons pas une connaissance parfaite de nous mêmes et donc encore moins de ce qui renforce notre être. Toutes les erreurs sont permises.

Une jeune enfant par exemple pensera que les bonbons sont bons pour lui. Sa perception limitée du monde et de lui même l'amèneront à qualifier de bon des choses que nous jugeront différemment.

Puis, petit à petit, la connaissance de l'enfant va s'agrandir : par sa propre expérience, par l'apprentissage, par l'observation, par la réflexion. Ainsi, petit à petit, il se détachera de l'instant présent, et ne fera plus de caprices à chaque contrariété : la contrariété étant vécu comme la fin de son monde, elle bouscule directement son instinct de survie. Comment survivre sans son doudou? sans faire un tour de ce fabuleux manège? sans goûter la glace qui va avec?

La première nouvelle dimension appréhendée est sans doute le temps : l'enfant cesse de vivre au présent, pour réaliser que sa vie a un futur (et un passé). Ses notions de bon et de mauvais évolueront avec : un bon présent peut devenir un mal futur (il suffit d'associer le bonbon au dentiste pour s'en persuader :) ).

Se rajoute ensuite la notion de de l'autre, de la société. Logiquement, l'enfant se rend compte au bout d'un certain temps qu'il vit au sein d'une société, et que le bon pour lui n'est pas global. Quelque part, en réalisant ceci, il essaye simplement de se détacher de sa subjectivité, et de définir objectivement ses valeurs. L'objectif pouvant être vu comme la somme des subjectivité. A cette étape là, l'adhésion aux règles et loi sociales de bonne conduite est totale : on ne respecte plus la loi par crainte ou par respect, mais par conviction.

Puis au-delà de cette étape, il y a la prise en compte du reste du monde, et pas seulement de ses semblables. Notre société en est plus ou moins à ce stade avec l'écologie ; notre société, mais pas les individus.

Bref, maintenant que ce processus est décrit, voyons ce qu'on peut en tirer.
On peut en déduire un sens naturel de la vie, rien qu'en s'appuyant sur l'instinct de survie. Celui-ci nous pousse vers une plus grande connaissance et une plus grande conscience, il nous pousse vers l'objectivité et la Vérité. Enfin, un autre mode d'expression de l'instinct de survie serait la simple poursuite de l'immortalité (but suprême de l'instinct de survie?) qui peut n'être que technique, dénué de toute conscience et de toute construction morale, mais cette voie là est moins naturelle dans la mesure où elle présuppose tout un tas de connaissances techniques. Mais ça peut être une dérive qui nous guette...
On peut aussi y voir un parallèle avec les lois de la robotique de Asimov : ces trois premières lois conduisant à la dernière, englobant l'humanité. C'est par une prise de conscience globale qu'on transforme une règle spécifique (appliquée sur soi, son instinct de survie) en une règle générale (appliqué à tous, à son environnement).
On peut aussi relever le coté subjectif et construit du bon : ce n'est pas parce qu'une chose est bonne que nous l'aimons, c'est parce que nous l'aimons -qu'elle renforce notre puissance- que nous la qualifions de bonne. Et ceci change tout ! Ça fait partie des inversions causes-conséquences (qui me sont chères) usuelles, que tout le monde fait sans s'en rendre compte.
Ce qui me gène avec cette vision, c'est la disparition de la passion au profit de la raison. Ça semble être le sens du développement, et rien n'est jamais gratuit, y compris dans l'évolution : on ne peut gagner en objectivité et en conscience sans perdre quelque chose. Même si ma vie va globalement dans ce sens, j'ai du mal à m'y résoudre : la passion est instinctive, la conscience est intellectualisation, et tue la passion. Ça sera sans doute mon prochain article :)

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