mercredi 30 janvier 2013

Ethique ou morale ?

Ce soir, ça devrait être bref :)

L'éthique et la morale ont des racines identiques, mais dans des langues différentes (grec et latin, ce qui explique la difficulté de les discerner. Les deux désignent les règles, ou la science qui permet de définir comment agir pour le mieux.

Mais l'éthique emporte avec elle la notion de subjectivité, de relativité, alors que la morale repose sur des définitions absolues de Bien et de Mal. L'éthique est donc personnelle et contingente : elle variera d'un individu à l'autre, selon les circonstances, alors que la morale a un caractère obligatoire, constant et absolu.

L'éthique c'est le choix personnel que fait chacun face à une question, face à un choix en fonction de son estimation personnel de ce qui est bien ou mal pour la société (et pas juste pour lui même), par rapport à ses propres valeurs.

La morale est en quelque sorte une projection de sa propre éthique sur les autres : c'est poser ses valeurs comme universelles ou absolues, ou en tout cas poser le fait qu'on possède cette connaissance absolue du Bien et du Mal, et "obliger" tout un chacun à les respecter. La morale, en définitive ne peut être que divine, et elle enferme les individus dans des lois, la où l'éthique laisse la liberté à chacun, la liberté de se tromper. Une approximation de la morale divine se fait par la norme : la norme des éthiques construit la morale, la morale devient liée à une société. Dans une société où le meurtre est "normal", il est sans doute moral de tuer pour se venger, même si l'éthique de certains dira le contraire...
Lorsque la morale est "simplement" l'union de 2 éthiques, elle peut être un simple accord entre ces 2 éthiques, mais dès qu'elle devient plus hétérogène, il y a des chances que la norme soit imposée à certains : le consensus n'est plus total sur tous les sujets.

Le seul noyau dur de la morale accessible et peut être commun à tous consiste justement à reconnaître la primauté des décisions de chacun pour ce qui le concerne, il s'agit donc en quelque sorte de reconnaître l'éthique de chacun, de reconnaître que chacun puisse mener sa vie comme il l'entend en ce qui concerne les choix qui n'impactent que lui même.
Pousser à l'extrême, c'est simplement reconnaître la liberté de penser, car toute autre "action" aura une influence sur les autres, y compris la liberté de disposer de sa propre vie. Car que nous le voulions ou non, une fois rentrée dans la vie, notre existence est liée à toutes les autres, nos actions ont des conséquences sur les autres, nos dires aussi, l'expression de nos pensées aussi (elles peuvent être blessantes, réconfortantes...).

Partant de ce noyau dur, qui est en fait la convergence des 2 définitions : éthique et morale, la morale consistera à rajouter les valeurs communément admises (le suicide c'est mal, l'ivresse c'est mal, les parents savent mieux que les enfants ce qui est bien...) alors que l'éthique laissera la liberté à chacun de déterminer ses propres réponses pour les mêmes questions.

La couche juste au-dessus de ce noyau revient à admettre le principe "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse / Fais aux autres ce que tu voudrais qu'on te fasse". C'est supposer que ce qui est bon pour moi est bon pour les autres, supposition qui reste gratuite, et fausse dans certains cas.

Mais à l'extrême inverse, morale et éthique se rejoignent à nouveau : si chacun possédait une connaissance divine de toute chose, une sagesse absolue, alors l'estimation subjective deviendrait objective, et donc morale et éthique se confondraient.

L'éthique est une morale individuelle, la morale est une éthique divine.

Au final, que vaut il mieux suivre? Je dirai son éthique, car c'est simplement faire preuve d'un regard critique face à la morale, c'est simplement user de son libre arbitre. Suivre la moral, c'est être aveugle, suivre son éthique c'est décider, et risquer et accepter de se tromper, l'assumer.
Suivre son éthique c'est accepter sa nature divine, la mettre en avant : le tout étant de garder à l'esprit que bien que de nature divine, nous ne sommes pas dieu, et donc nous pouvons nous tromper.

Bref, je mets l'individu, ses choix, ses responsabilités, sa conscience au coeur de tout système. C'est sans doute utopique pour une masse d'individus (je ne pense pas que tout le monde soit suffisamment sage pour ça), mais ça reste mon choix, ma voie, la voie que je choisis de suivre...

Heureusement que ça devait être bref...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire