lundi 7 janvier 2013

Ataraxie

Avant de commencer ma petite série sur la philosophie antique, nos maîtres à penser, je me dois de rappeler leur objectif : atteindre le bonheur au travers de l'ataraxie.
L'ataraxie est l'absence de troubles, la tranquillité de l'âme.
Les différentes philosophie antique : épicurisme, stoïcisme, scepticisme, cynisme ont toutes ce même objectif, et partagent donc la même erreur potentiellement mais divergent dans le moyen de l'atteindre.

Pour l'épicurisme, il s'agit de la modération des plaisirs, de se restreindre pour revenir aux fondamentaux, de ne pas se laisser troubler par les désirs non fondamentaux, non naturelles, non nécessaires ;
pour le stoïcisme, il s'agit de l'appréciation exacte de la valeur des choses : accepter ce qu'on ne peut changer, comme si la conscience de cette vérité nous apaisait et nous épargnait les troubles associées ;
pour le scepticisme, il s'agit de suspendre son jugement, et donc de ne pas juger "mauvais" un évènement néfaste, ne plus se laisser troubler par ceux-ci ;
pour le cynisme, il s'agit d'échapper aux troubles en se soustrayant à la raison, à la société : c'est en un sens un extrême des 3 courants précédents.

Ces philosophies sont donc toutes attrayantes : de part leur objectif (le bonheur), leur moyen (éviter le malheur, contrôler ce malheur, par la puissance de l'esprit, de la raison, de la sagesse) et leur beauté, leur rigueur, leur complétude. Mais ça ne fait pas tout.

Tous ces courants sont partis du principe qu'échapper au malheur nous permettrait d'atteindre une quiétude et donc un bonheur. Ce principe est très largement discutable je pense.
Poussé à l'extrême, cette recherche d'ataraxie nous conduit à la mort, et son célèbre repose en paix. C'est sans doute notre état le moins troublé :) Se soustraire à ce type de malheur, c'est aussi faire une croix sur les rêves, sur le dépassement de soi, voire sur sa personnalité, son individualité... et sur la vie?

Ces philosophies sont donc toutes parties sur une définition "négative" : comment éviter les troubles, mais "oublient" les parties positives de la définition, ou plutôt se contentent de dire qu'une fois le négatif enlevé, ne reste que le positif. Je caricature forcément un peu, puisque Epicure parle du bonheur de satisfaire ses besoins naturelles, les stoïques du bonheur de posséder la conscience des choses, d'être en harmonie...mais ça ne revient qu'à affirmer que le bonheur est présent dans leur idéal, dans "ce qui reste", une fois ôté le négatif et à oublier les autres formes de bonheur. Ce qui les rend, à mon sens incomplètes.

Mais tout n'est pas à jeter, et ces philosophes restent des maîtres à penser.
Simplement, il ne faut pas appliquer ces pensées à l'extrême : quel que soit le système de penser, ce n'est jamais bon. Il faut voir ces philosophies comme indiquant des directions, mais atteindre l'idéal qu'elles pointent n'est pas forcément possible (à moins d'être dieu, ou illuminé) et pas forcément souhaitable (à moins de souhaiter se couper du monde : et je ne pense pas que ce soit la solution).

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