mardi 8 janvier 2013

Scepticisme

La voie du lâcher prise, fondée par Pyrrhon d'Elis (ça n'apporte pas grand chose, mais j'aime bien ces vieux noms)

Les idées de bases sont simples et "vraies" :
- la pensée humaine ne peut déterminer une vérité avec certitude (est ce une certitude ceci?)
- la découverte d'incohérences dans nos pseudo-certitudes jette le trouble sur nos âmes
- et, en poussant ce raisonnement jusqu'au bout : LA cause de nos maux est notre jugement, qui nous fait désirer ce que nous jugeons bien et craindre le mal.

Bref, partant de ces quelques constats, pour atteindre l'ataraxie, pour calmer nos malheurs, on s'attaque à sa cause : en abandonnant tout jugement, on abandonne tout désir, toute crainte. On prend les choses comme elles arrivent, on ne craint plus rien. En doutant de tout, on ne se trompe sur rien, on est déçu de rien.

Nos certitudes et nos jugement nous aident ils à être nous mêmes, nous définissent ils, nous aident ils à être heureux? Ou ne sommes nous pas prisonniers de nos certitudes, de nos principes? La réponse du sceptique est toute trouvée...

Le sceptique est capable d'opposer à toute raison une raison contraire : c'est le parfait avocat du diable.

Quand bien même le scepticisme prône la recherche continue de la vérité (ce n'est pas parce qu'un idéal est inatteignable qu'il ne faut pas suivre la direction qu'il montre...), on peut toujours se demander "à quoi bon?" En détruisant toute certitude, et en l'appliquant à la lettre on détruit aussi tout moteur...

Poussé à l'extrême, le scepticisme conduit à l'indifférence généralisée : lâcher prise complet, plus rien n'a de valeur. Difficile de naviguer dans un océan de doutes. Il est nécessaire de trouver un point d'ancrage, comme Descartes, pour réussir à avancer.

Voire même, pour aller au delà, il est nécessaire d'adopter une croyance comme point de départ, et de garder à l'esprit que tout notre système ne découle que d'une croyance, d'un principe. Et donc d'être constamment capable de tout remettre en question, de tout balayer... ce qui ne devrait pas nous épargner du malheur, quoi que, si on s'y attend depuis le début?

Au final, on ne peut que être d'accord avec l'idée de base : on ne peut être sûr de rien. Il faut perpétuellement être capable de tout remettre en question, et il ne faut pas abandonner pour autant sa quête de vérité. Certes elle est inaccessible, mais on peut s'en rapprocher, on peut écarter les mensonges et se rapprocher du plausible (évolution "moderne" et naturelle du scepticisme antique). On peut choisir sa croyance avec conviction (de l'esprit, du coeur ou de l'âme) et se construire avec ceci.

PS : on dirait une analogie du théorème d'incomplétude de Godel ça : la pensée humaine ne peut déterminer une vérité avec certitude. Pour déterminer une vérité avec certitude, il faut être en dehors du système, en dehors de l'univers. Il faut être Dieu quoi...

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