samedi 19 janvier 2013

Monnaie écologique

Petite idée repiquée à Nexus (magazine) que je développe à ma façon et qui pourrait régler pas mal de problèmes de notre société : l'écologie et les inégalités.

Le concept est simple, il s'agit d'une généralisation de la taxe carbone : ne plus l'appliquer aux états ou aux entreprises, mais aux individus.
Calculons grossièrement, à l'échelle de chaque pays la quantité moyenne de carbone rejetée par individu par an, disons 1 Tonne (aucune idée des chiffres). A partir de là, créons une monnaie (la monnaie écologique) parallèle à la monnaie fiduciaire, gérée par les banques (après tout leur système est déjà en place, autant les mettre à contribution) et distribuons à tout citoyen chaque année son "quota" de CO2 : 1 000 unités par exemple.
Une fois la monnaie en place, il reste à déterminer comment la dépenser. Simple, il suffit d'ajouter un second prix à tous les produits les plus luxueux et les moins écologiques. Inutile de s'embêter à gérer ce double prix pour les produits de première nécessité (aliments, vêtements...) : il s'agit de ne taxer que les produits dont seul un petit nombre profite : transport aérien, voitures de sports et tous les produits de luxes (parfum, haute couture...). Il ne s'agit pas d'appauvrir la classe moyenne : son crédit de CO2 doit lui permettre de vivre normalement, il s'agit par contre de "taxer" les plus privilégiés (au sens des plus gros producteurs de CO2), et surtout de faire en sorte que la taxe aille directement dans les poches de celui qui n'est pas privilégié.
Exemple : vous voulez partir aux Maldives et vous avez épuisé votre crédit en CO2 : il faudra acheter du CO2 à une personne qui n'a pas les moyens de partir aux Maldives et qui donc consomme beaucoup moins de CO2 que vous.
Ce système n'aurait en première analyse que des avantages :
- source de revenu pour les moins favorisés : les plus pauvres sont aussi les moins producteurs de CO2, ils pourront dont revendre facilement leur crédit de CO2
- vertu pédagogique pour les classes aisées : elles se rendront compte davantage de leur statut de privilégié, et de pollueur
- et si le calcul est bien fait (il peut s'affiner d'année en année), ceci devrait être transparent pour ce que nous estimons être la classe moyenne, ou en tout cas la capacité moyenne de pollution. Et en plus, cette variable serait ajustable d'année en année : il sera aisé de réduire le bilan carbone d'un pays en réduisant le crédit de chaque individu.

Cela revient en fait à accorder à chacun un droit "inaliénable" : celui de vivre, et de polluer. La vie humaine étant nécessairement génératrice de CO2.

Pourquoi appliquer cette règle aux individus et pas seulement aux pays?
Simplement pour responsabiliser les individus et aussi car cela permet d'appliquer des règles "locales", sur des population plus homogènes et certainement plus solidaires (demander au français moyen de payer plus d'impôts pour que la France puisse acheter du CO2 à la Somalie ne sera pas perçu de le même manière que de demander à celui qui part en vacances d'acheter du CO2 à un ouvrier français...). Et le CO2 du Somalie se vendra aussi sans doute moins cher que celui de France...

Par contre, il faudrait compléter ce système par d'autres (pollution des entreprises, des pays) et avec des garde fous (pour éviter/interdire la spéculation notamment, interdire le "stockage" de cette monnaie, en réinitialisant les compteurs chaque année par exemple).

Il n'y a plus qu'à attendre que cette idée se répande et fasse son chemin... douce utopie :)
Mais en voyant des idées comme celle-ci, ça me réconforte sur la capacité d'un homme (ou d'une idée) à changer le monde. Même si on attend tous la mise en place de la taxe Tobin... mais ça avance, ça avance... Gardons espoir :)

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