mercredi 9 janvier 2013

Stoïcisme

La voie de l'acceptation, fondée par Zénon de Cition.

Même constat sur la simplicité et la justesse des idées de bases :
- nous ne sommes pas tout puissants, nous ne pouvons plier la nature à notre volonté, mais nous pouvons plier notre volonté par notre volonté;
- cesser de désirer l'inaccessible permettra d'en éviter la frustration et les tourments.

Le stoïque mise sur sa raison, son esprit, sa volonté, sa conscience. Son esprit lui donne accès à une parfaite conscience du monde, de ses propres capacités, de ses propres limitations et cette conscience lui permet d'éviter les frustrations liées à des désirs inaccessibles et de supporter les aléas de la vie. C'est une extension du connais toi toi même de Socrate : c'est se connaître soi même et le monde dans lequel on évolue. Le stoïque reconnaît la Vérité grâce à son esprit et grâce à une "sorte d'impression".

Le stoïque soigne ses souffrances inconscientes par leur acceptation consciente : elles s'évanouissent -ou en tout cas changent de nature- par ce simple fait. Supporte et abstiens toi est sa devise. Et sa volonté lui permet donc de supporter toute souffrance consciente.

Le stoïque ne fait pas dans la demi-mesure : nous ne sommes pas responsables de ce qui nous arrive, mais nous sommes responsables de nos réactions, et de notre volonté.

Il n'y a pas de Dieu(x) chez les stoïques : il est remplacé par la nature. Le Monde est le seul corps complet et unifié, parfait en un mot. Ses composants interagissent et se définissent les uns par rapport aux autres. Le stoïque cherche donc à vivre en harmonie avec cette nature, à trouver sa juste place.

Le stoïcisme est humble pour les individus : il s'agit d'accepter sa nature, ses limites ; mais orgueilleux pour l'espèce : la figure du sage est quasi divine.

Le sage stoïque est reconnu comme un idéal inatteignable : doté d'un savoir parfait, quasi divin, pour savoir ce qui est conforme à la nature, ce qu'il peut changer et doté d'une volonté sans faille pour plier sa propre volonté et pour accomplir son potentiel. "Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre." (Marc-Aurèle).
Le sage est parfait en tout chose.

Encore une fois, la technique pour éviter les maux est donnée (même si il est reconnu qu'elle est inaccessible, la direction est donnée) : il s'agit d'une définition "négative". Il n'est dit nulle part comment le sage fait pour aimer sa destinée : ce qui ne dépend pas de lui : être né, mourir, les aléas... Comme s'il suffisait de le décider pour l'aimer : à ce compte là, autant décider d'être heureux (mais je reconnais une part de vraie dans ce commandement ultra-simpliste).

Au final, la philosophie est attirante : elle nous place à l'égal des dieux, dans une certaine mesure, par la toute puissance de notre esprit (capable de se forger lui même : ceci est une capacité divine d'après moi), et nous donne la direction à suivre pour atteindre la perfection (une perfection?). Son défaut, je dirais, tient à ce qu'elle oublie : notre coeur et notre corps. La toute puissance de l'esprit, de la raison, de la volonté occulte totalement les autres facettes de notre être.
Mais l'idée et le principe de base sont vraies, ou plutôt, je me reconnais en ceux-ci : l'esprit est puissant (divin?), le corps ne l'est pas (mais il ne faut pas le renier d'après moi), et le coeur est moins théorisable. La conscience fait partie intégrante de notre potentiel, développer son potentiel, c'est trouver sa place dans le monde, et développer sa conscience nous permet d’accélérer le processus. Il faut "juste" ne pas se focaliser entièrement sur son esprit et sa raison...

PS : on peut facilement faire un parallèle avec la pensée chrétienne : Dieu a fait l'homme à son image. Le Stoïcisme ne reconnaît pas Dieu mais prête à l'homme un esprit divin. Et notre coeur, est il divin? ou peut il le devenir?

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