lundi 30 juin 2014

On peut dire ce qu'on veut sur les zombies, mais eux au moins ils t'aiment pour ton cerveau et non pour ton physique...

Citation qui m'a fait sourire, en fan de zombie que je suis et en auditeur passif de celles qui se plaignent de ne pas être aimée pour leur cerveau ! Voilà l'homme idéal pour elles :)

Enfin, c'est juste une conséquence de l'éternelle insatisfaction humaine : jamais content de ce qu'on a, on voudrait toujours autre chose, ce qu'on n'a pas... et on en oublie notre chance. Ça s'applique aussi bien à moi qu'aux belles plantes à priori :), mais le sujet du jour c'est les belles plantes.

Petite astuce simple qui pourrait vous changer votre vie : mettez en avant votre cerveau et pas votre apparence. Oui, ça revient à renier (ou à cacher au moins) une partie de sa personne, c'est délicat : mais faut faire un choix. Se présenter tel que l'on est, ou tel que l'on aimerait être aimé. En phase de séduction, généralement on se montre tel qu'on pense être aimé (ce qui est encore autre chose).

Allez, 2 exemples pour voir la différence de traitement :
Je suis un type normal riche et intelligent, je veux draguer des filles : je me balade en Porsche, et j'aspire les gonzesses... et je me plains que les filles n'en veulent qu'à mon argent, et sont superficielles. Du coup, j'arrête de m'afficher en Porsche, et je mise sur ma personnalité, mon caractère... et je me plains que personne ne s'intéresse à moi, de prendre râteau sur râteau...
Je suis une bombe, normale pour le reste, je veux être belle, pour moi ou pour séduire. Je me balade et les mecs me harcèlent... je me plains de ce harcèlement et des mecs lourds qui ne voient qu'un cul et des nichons, et ne voient pas qui se cache derrière. Généralement ça s'arrête là pour les filles, mais soyons fous, imaginons la suite : du coup, je change radicalement mon look... et je cesse d'être le centre d'attention de tous les mecs, et je dois faire le premier pas pour draguer... et je ressors rapidement mes atouts lorsque la cible est ferrée :)
Bon n'étant ni l'un ni l'autre, tout ceci est pure fiction de ma part. Mais il me semble qu'une femme aura plus de mal à modifier le message qu'elle envoie au monde extérieure (sa beauté, son corps faisant plus partie de son être que la richesse de l'homme, y renoncer est sans doute plus dur) et qu'une femme aura plus tendance à se plaindre (normal aussi dans un sens : elles verbalisent plus que les hommes...)
Différence de traitement aussi de la part des autres : le cas extrême du riche gars qui profite de sa situation sera traité de chanceux, celui de la bombe qui profite de ses atouts sera traitée de salope. Dans un cas on glorifie, dans l'autre on culpabilise. Reliquat de notre société patriarcale qui n'est que la conséquence du déséquilibre homme/femme sur la séduction : la femme mène la danse, et l'homme lui en veut... et lui fait payer dès qu'il a une once de pouvoir sur elle.

Bref, l'idéal est quand toutes ces facettes coïncident (ce que je suis, ce pour quoi je veux être aimé, ce pour quoi je pense être aimé -et à la limite ce pour quoi je suis aimé), mais nous ne sommes pas dans un monde idéal, en tout cas la plupart d'entre nous. Il nous reste à choisir... et choisir c'est renoncer, comme toujours :)

dimanche 29 juin 2014

Pourquoi les rêves?

Bon, je ne vais pas tenter d'expliquer les rêves, leur origine ou leur contenu, mais juste essayer de comprendre 2-3 trucs sur leurs mécanismes.

Premières remarques, tirées d'un article : on est toujours enthousiastes à l'idée de raconter un rêve, on ne se fait jamais prier (sans doute encore plus les enfants, moins auto-censurés, plus libres face à la parole, moins inhibés...).

La raison est simple : on ne s'ennuie jamais dans un rêve, un rêve est toujours étrange. Déjà, le fait de rêver est suffisamment étrange et incompris pour créer un intérêt, mais lorsque nous sommes acteurs du rêve, que nous nous reconnaissons dans le rêve, alors l'expérience est particulièrement intense et implicante. Les impressions laissées sont généralement plus fortes que celles expérimentées pendant la veille. La subjectivité y est exacerbée. Il n'y a qu'à voir dans quel état on est parfois au réveil, après un rêve mouvementé, voire un cauchemar...

Pourquoi?
Parce que pendant le rêve, nous sommes à 100% dans ce que nous faisons.
D'un point de vue physique déjà : le phénomène est purement mental, on en oublie notre corps, nous n'avons pas à le gérer, à nous en soucier, et nous ne sommes pas troublés par les signaux qu'il pourrait nous envoyer. Ça doit être comparable à l'hypnose en ce sens je pense...
D'un point de vue mental ensuite : pendant le rêve nous sommes exclusivement dans l'instant présent : le passé et le futur n'ont pas vraiment d'importance, ils n'ont même pas de réalité en fait. Les soucis du quotidien n'existent pas : il n'existe pas de quotidien : aucun risque donc d'être pollué par des pensées intrusives inutiles. Pas de courses à faire, pas de problèmes de boulot, de famille, pas à se soucier du lendemain...etc...

C'est donc un moyen simple de vivre l'expérience du Carpe Diem à fond, d'être à 100% présent à ce qu'on fait. Et on ne peut que constater les bénéfices qu'on peut en retirer, l'intensité des émotions, des sentiments... Cette présence à soi même et au monde est donc à rechercher, c'est peut être ça faire de sa vie un rêve :)

mardi 24 juin 2014

Un cas d'école

Imaginez, vous êtes professeur, vous avez une classe de 30 élèves, allez, disons 40, les classes sont surpeuplés, et vous avez pu de moyens (et je parle pas du directeur et de l'inspection qui donnent des directives incohérentes, voire aberrantes).

Bref, vous voilà à la tête d'une petite classe.
Vous avez :
- 5 surdoués. Tellement bons qu'ils sont en avance sur le programme, il faudrait en faire plus pour bien les occuper et éviter qu'ils se dissipent, voire qu'ils se désintéressent de l'école.
- 5 cancres : à l'opposé, ceux-là ne sont pas doués, la moitié se donne du mal mais n'y arrive pas, l'autre moitié ne cherche qu'à s'amuser et profiter de ces belles années de l'enfance
- 10 élèves juste moyen : juste comme il faut, ni trop bons, ni trop bêtes. Ils font ce qu'on leur demande.
- 10 élève un peu en dessous de la moyenne
- 10 élèves un peu au dessus de la moyenne.

Et parmi ces élèves se cachent
- 2 fayots qui cherchent surtout à vous plaire. Généralement ce sont davantage les surdoués ou les moyens.
- 2 voyous qui terrorisent les autres à la récré : ils font faire leurs devoirs par d'autres et les rackettent. Généralement ils font partie des cancres, ou des moyens.
- 5 tricheurs qui débordent d'ingéniosité pour réussir à avoir de bonnes notes sans trop réviser : ils placent leurs efforts ailleurs. Certains sont tellement bons que vous ne les avez pas identifiés comme tricheur. Ils peuvent être partout : surdoués, moyens, cancres...
- 3 élèves à problèmes : ils pourraient être meilleurs, mais sont victimes d'un mauvais environnement (mauvaises influences, famille absente ou chaotique...)

Maintenant, comment répartissez vous votre temps? Comment gérez vous vos priorités?
Vous vous moquez du contexte et appliquez le problème à la lettre, identique d'une année à l'autre, sans l'adapter à la classe, à la situation? Approche égalitaire en quelque sorte.
Vous vous consacrez davantage sur l'ambiance du travail : cadrage strict des voyous, des cancres et un peu des tricheurs (ils n'embêtent pas grand monde), quitte à perdre un peu les surdoués et à ne rien faire de marquant pour les moyens.
Vous vous concentrez sur les meilleurs : ils tireront peut être la classe vers le haut, en tout cas ils auront progressé grâce à vous sur la voie de l'excellence et seront votre vitrine.
Vous vous consacrez aux moyens : ils représentent la masse, ce sont d'une certaine manière les plus facile à gérer et à faire progresser.
Vous vous concentrez sur le règlement et la discipline : pas de triche, pas de voyous (pas de fayots non plus)
Vous essayez de mettre en place un système d'entraide entre les différents niveaux.
Vous essayez d'aider les plus défavorisés : élèves à problèmes ou cancres...
...etc...

Voilà, vous commencer à saisir une partie de la complexité du problème.

Essayez maintenant en plus de vous mettre à la place d'un parent et voyez comment ça influence votre jugement. quelque soit la catégorie de votre enfant, vous voudrez que le professeur soit aux petits soins pour cette catégorie. L'égoïsme prime toujours, peut être encore plus pour ses enfants que pour soi-même. L'idéologie ou les principes deviennent secondaires.

Et pour finir, transformer la classe en un pays, où la population est plus nombreuses, les interactions infiniment plus nombreuses et complexes, voire chaotiques. Et où l'égoïsme est nécessairement toujours présent.
Vous retrouverez les mêmes principes idéologiques : élitisme contre aide et soutien aux plus défavorisés, discipline contre laxisme, égalitarisme contre traitement au cas par cas. Les moyens sont toujours limités, on ne peut pas être sur tous les fronts et on n'est jamais sûr des effets. Il ne reste que nos convictions et nos principes pour d'abord fixer les objectifs et ensuite choisir les actions qui semblent les plus pertinentes, les plus adaptées.
L'idéologie est au fondement des actions, mais le poids des égoïsme modifie la donne. Quelle que soit l'idéologie, la majorité des parents sera du coté de la majorité des élèves : ni élitiste, ni sociale : on ne favorisera pas l'apparition de génies, pas plus qu'on aidera les plus nécessiteux. La démocratie, tant que le peuple n'a pas atteint un niveau de sagesse lui permettant de prendre un peu de recul, d'être moins égoïste, de ne pas rester sur son cas personnel ne sera que la somme des égoïsme : les idéologies s'effacent rapidement, il n'y aura pas de vision directrice.

Combien sont réellement capables de faire des sacrifices, même minimes, par idéologie, par principe? On retrouve là une forme de don, le don de soi pour participer activement à la construction d'un monde qu'on choisit, qu'on souhaite, qu'on rêve...

lundi 23 juin 2014

Rêve de commando

Ça faisait longtemps tiens !
Petit rêve étrange : on est de nuit, chez mes parents je crois, on est un petit groupe d'amis, peut être avec mon frère, on embarque dans un petit van, un peu serrés, je crois qu'il y a une petite histoire pour savoir qui monte où et comment on se tasse. Le conducteur ne fait pas partie de la bande mais doit être là spécialement pour nous permettre de faire le trajet.
On arrive près d'un bois, et d'un plan d'eau ou d'une rivière.
Et le parcours du combattant commence, on rampe dans l'eau, dans une espèce de tunnel végétal, fait de plantes, de ronces peut être. Les autres son devant, j suis à la traîne il me semble. J'arrive devant un étrange obstacle dans le tunnel : une espèce de longue racine de ronces qui vient vers moi,et s'agite au gré du courant. Elle est suffisamment imposante pour me bloquer le passage, j'hésite de longues minutes à me demander comment franchir cette obstacle : j'ai conscience de perdre trop de temps en réflexion : à me demande même si je ne ferai pas mieux de tenter de percer ce tunnel végétal pour contourner le tout
Surgit de nulle part une fille : longs cheveux roux, voire rouge, elle arrive face à moi, ignorant l'obstacle, s'arrête, me dit quelques mots que j'ai déjà oublié (peut être des conseils pour passer?) et repart derrière moi... elle laisse dans son sillage d'étranges petites bêtes : cafard, punaises ou autres petits parasites du même genre. J'en conclus qu'elle vit dehors, sorte de clocharde ou de nymphe.
Je finis pas avancer et rejoindre le groupe qui m'attend près du fourgon !
Et là je les entends se plaindre en regardant derrière moi "pas encore lui! il a encore du nous suivre", j me retourne en me demandant de qui il peuvent bien parler : je vois un nain, ou plutôt une toute petite personne (sans les traits du nain), enfermé dans une petite prison faite uniquement de barreaux d'argents. en y réfléchissant, il ressemblait davantage à une statuette... Je m'exclame "mais comment a t'il fait pour suivre le parcours, dans l'eau, avec sa cage? j'ai déjà bien galéré moi!?". La réponse me laisse sans voie : "Et encore, t'as rien vu : il est tétraplégique!"
Sur ce, on repart, on reprend la fourgonnette, mais cette fois, on part en marche arrière ! Véhicule spéciale qui a plusieurs vitesses de marche arrière, on fonce à toute blinde, le pilote réussit à prendre tous les virages (ouf!). Je ne sais plus si on arrive à destination ou si on se fait arrêter et contrôler par les flics sur le chemin...

Allez, 2 pour le prix d'un.
Celui-ci fait suite à un autre rêve où je vois (participe?) à une espèce de chorégraphie acrobatique sur une plage avec un ballon. Tous les gestes sont permis, y compris des gestes de volley : la balle vole dans tous les sens, à toute vitesse, les joueurs courent, la balle ne touche pas terre et se termine par un super tir qui finit au fond des filets.
Là c'était l'opposé :) Je fais partie de l'équipe, c'est sûr. On essaye plus ou moins les mêmes figures, mais on n'arrive à rien, la balle touche terre et s'arrête sans arrêt : personne n'arrive à faire ce qu'il veut, mais la balle est renvoyé à chaque fois, comme si l'action se poursuivait. Elle arrive enfin vers moi, trajectoire horizontale rasante, je cours puis plonge dans sa direction, comme dans un dessin animé : je vole à sa rencontre. Sauf que nous ne sommes pas sur le même axe... la balle passe à coté de moi, nous nous croisons sans modifier nos trajectoires...

dimanche 22 juin 2014

L'habitude est empoisonnement du présent par le passé

Petite citation d'un bouquin Michel Onfray (bouquin épuisant à lire, trop jargonneux pour moi...).

Bref, point de vue hédoniste, qui fait de la vie un art, et de l'homme un artiste, qui ré-invente sans arrêt sa vie. Éloge de la création, de l'aventure et de l'esthétisme. Chaque acte, à défaut d'être réfléchi, doit tendre vers le sublime, doit s'inscrire dans une ligne de vie qui tend vers l'élégance, le remarquable, l'extra-ordinaire -au sens premier.

L'habitude devient alors un ennemi à éviter. Il nous endort, nous enferme, et tue toute créativité dans l’œuf. Plus question d'oser, de tenter quoi que ce soit : l'habitude nous suffit, on s'en contente, on s'endort sur nos lauriers. La vie perd toute créativité, et nous transforme en robot, en acteur récitant le même texte sans arrêt. Faisant perdre toute valeur au présent, le tuant à petit feu, l'emprisonnant. Un peu extrême comme raisonnement, mais ce n'est pas moi qui critiquerais cette approche :)

Idéal séduisant, qui rejoint un peu celui de l'aventurier (faire de sa vie une aventure... et donc partir aux devants de celles-ci) en y ajoutant la notion d'élégance, de panache ! Idéal inaccessible, comme toujours, mais devant servir à donner une direction : inutile donc de perdre son temps à critiquer le coté irréaliste, l'énergie et la créativité nécessaire pour l'atteindre. Cela doit juste être une inspiration.

Par contre, question d'équilibre, je pense qu'il ne faut pas oublier le réconfort apporté par les habitudes. Les habitudes peuvent rythmer notre vie, et ce rythme donnera d'autant plus de valeurs à ce qui en sort, le contraste permet de savourer, de mieux distinguer les différences, les nuances. Le mouvement ne se mesure que par rapport à un point fixe, immobile. Ces habitudes, tout comme les temps mort, permettent aussi de se reposer, de souffler, de réfléchir, de se souvenir. Les habitudes apportent aussi leur part de certitude : les aventures et la nouveauté apportent l'espoir de l'intense, avec les déceptions et les découragement associés. Les habitudes apportent un espoir plus paisible, mais plus pérenne, l'espoir d'une construction à long terme, d'une vision et apportent un îlot de certitude : réconfort et encouragement en font partie. Une vie sans habitude est sans doute belle et pleine de panache, mais laissera au final un goût de futilité encore plus prononcé qu'une vie rangée et construite. Que vaut il mieux viser : mourir en regrettant de ne pas avoir tenté davantage, d'avoir céder à plus de tentations, d'avoir vécu plus d'aventures ou mourir en regrettant une vie égoïste, vaine et futile, sans attache? Réflexion à laquelle il faut rajouter la notion de risque et dangerosité : combien d'échecs pour une vie avec panache? Cette voie n'apporte aucune garantie (à la limite elle est peut être à rapprocher de celle qui consiste à voir la vue comme un jeu... auquel on peut perdre rapidement). Question de dosage sans doute...

Il faut réussir au final à ne pas se laisser enfermer par ses habitudes, mais à s'en servir comme source d'énergie pour en sortir, y revenir pour se ressourcer et mieux repartir, oser davantage. Question d'équilibre, voire d'équilibriste.

lundi 16 juin 2014

Face à la tentation

Petite réflexion rapide ce soir (il est déjà tard) sur la tentation...

Trois attitudes possibles face à celle-ci :

Céder à la tentation (avant qu'elle ne disparaisse) : hédonisme extrême, car suppose que toutes les tentations sont bonnes à saisir. La réflexion n'est pas de mise, l'important est de se laisser aller au sentiment présent, à la tentation : on se laisse dominer par elle. Multiplication des expériences, sans retenue, sans regard moral, sans projection dans l'avenir, sans réelle analyse des conséquences : on ne vit qu'une fois après tout. Il semblerait que ce soit la tendance vers laquelle on se dirige (YOLO). On cherchera naturellement à multiplier les tentations, avec le risque d'aller vers une recherche de plus d'intensité...

L'éviter : refuser purement et simplement le combat, éviter de se mettre en situation d'être tenté. C'est l'opposé du choix précédent, on se protège, quitte à se sur-protéger et à passer à côté de belles choses. Cette surprotection peut être simplement le résultat d'une peur (peur de perdre le contrôle) ou un choix réfléchi (choix moral, choix d'une pureté).

L'apprivoiser : que signifie apprivoiser une tentation? Ça peut être vivre avec, sans chercher à l'éviter à tout prix mais sans pour autant se laisser dominer par elle : garder une certaine maîtrise, au moins la maîtrise du choix initial : y céder et perdre le contrôle pour un temps, pour y goûter, ou ne pas y céder.

La bonne attitude paraît évidente, c'est le juste milieu... mais pas certains que l'approche théorique puisse résister à la réalité. En théorie, l'apprivoisement permet de savourer toutes les tentations en connaisseur, mais ceci suppose une force de caractère constante et sans faille. La voie du sage est donc toute tracée, mais le choix de l'homme réel est bien différent : pour lui, la tentation est (souvent) par nature trop forte pour pouvoir y résister. Le choix doit donc se faire en amont : soit accepter cette tentation irrésistible soit l'éviter avant qu'elle n'apparaisse. Vivre dangereusement ou vivre dans sa bulle. Mais dans les deux cas, il faut relativiser : le danger n'est pas constant, on n'est pas obligé d'aller au devant de la tentation, et la bulle construite autour de soi est toujours imparfaite : tout ne peut pas être prévu.

Petits exemples réels :
Que faire face aux drogues diverses (cigarette, alcool, drogues légères/dures...) ? Essayer, se laisser tenter, au risque de devenir dépendant ou refuser de commencer.
Que faire face aux situations de flirt (rapprochement, soirées arrosées, intimité) ? Profiter naïvement de ces échanges et de ces bonnes soirées, au risque de craquer et d'être infidèle, de se faire violer ou bien fuir ces situations avant qu'elles ne se produisent.
Que faire face à la gourmandise, en temps de régime, histoire de corser le tout? Passer devant une bonne boulangerie, manger avec des amis au restaurant au risque de céder à la tentation ou bien se barricader chez soi pour éviter les tentations.

La tentation n'est pas maîtrisable (par définition), le choix est à faire en amont : l'absence de choix, l'absence de conscience revient à choisir de s'y exposer. Choix difficile car il doit être anticipé, sans avoir tous les éléments entre les mains, sans aucune assurance de faire le bon choix donc, et difficile aussi de ne pas tomber dans des extrêmes (tout contrôler et ne rien contrôler, faire confiance à la vie : ce qui doit arriver arrivera, ce qui est arrivé devait arriver).

La tentation, c'est la nouveauté, c'est la vie. Mais toute nouveauté porte avec elle un risque : celui de tout remettre en cause, de tout changer. On a tous besoin et surtout envie d'une certaine stabilité (matérielle, affective, intellectuelle...) : à chacun de voir ce qu'il souhaite mettre en risque dans sa vie, quel risque il tolère, pour lui et pour son entourage (pour peu qu'il e soit pas totalement égoïste :p )


jeudi 12 juin 2014

D'aucuns triomphent dans leurs ratages là où d'autres échouent dans leurs succès

Petite formule de Michel Onfray, qui m'a fait légèrement sourire :)

Petit rappel de la relativité et la subjectivité : ratages et succès sont ce qu'on en fait
Petit rappel des apparences trompeuses : l'essentiel n'est pas dans l'aspect extérieur
Petit rappel qu'à quelque chose malheur est bon : la défaite peut même se transformer en victoire
Petit rappel que la chasse est meilleure que la prise : le résultat compte si peu au final
Petit rappel des leçons de la vie : ça reste la manière la plus accessible de triompher d'un échec
Petit rappel d'humilité : ça reste la meilleure manière de profiter d'un succès

Triompher d'un ratage est avant tout une question d'attitude et de remise en cause. La remise en cause permet d'en tirer les leçons, d'apprendre, s'en sortir grandi, voire de rire de son échec. L'attitude, entre l'acceptation, la prise de recul, voire le panache esthétique permet aussi de traverser les échecs en gardant la tête haute : nettement préférable à la mauvaise foi, à la honte ou à la fuite...

Échouer dans un succès est malheureusement nettement plus aisé. Déjà, parce qu'une fois le sommet le sommet atteint, on n'a plus rien à gravir : le rêve et l'envie s'enfuient, la motivation disparaît au profit d'un repos mérité et inactif. Le succès marque déjà une différence, mais lorsqu'il appelle aussi l'arrogance, la fierté (en excès) alors l'isolement s'en suit naturellement. Il est important de garder ses rêves inaccessibles, ou alors d'en avoir de suffisamment nombreux pour continuer à les chasser. Et le succès, comme beaucoup de choses, ne vaut que s'il est partagé : liberté et isolement n'ont jamais fait un homme heureux je pense...

mercredi 11 juin 2014

Où prendre notre impératif?

Question et réponse de Nietzsche (Ainsi parlait Zarathoustra)
Il n'y a pas de "tu dois" ; il n'y a que le "il faut que je..." du tout-puissant, du créateur.

Prolongement ou origine des articles précédents. J'aime bien la tournure de la question, et sa force.
A quelles valeurs, quelles règles, quelles obligations devons nous nous soumettre?

Pour le religieux, la réponse est simple : la vérité est divine, les règles aussi.
Pour les robots mouton, la réponse est simple : la vérité vient de la masse (ou du moins d'un groupe), la norme est la règle, la société en est la représentante.
Dans les deux cas, nous sommes cernés par les "tu dois", notre existence est encadrée, voire gouvernée.

Mais au final, et de manière théorique, que ne pouvons nous pas remettre en cause?
Comme pour toute vérité ou démonstration extérieure, il est essentiel de se l'approprier plutôt que d'obéir aveuglément, et de répéter ce qu'on a entendu. Toutes les règles extérieures (religieuses ou civiles) ne sont là que pour permettre de vivre ensemble, que pour apporter stabilité et sécurité à un groupe d'individus : pas de meurtre, pas de vol, pas d'arbitraire, mais ces obligations n'en sont pas : nous ne sommes pas frappés de la foudre si nous ne les respectons pas, nous ne nous désintégrons pas... nous subissons juste le courroux potentiel des autres individus.

Les seules obligations qui pèsent sur nos épaules sont liées à la vie, à l'instinct de survie. L'obligation de manger, boire, dormir, et dans un second temps l'obligation de rester sain d'esprit. Le respect de la vie est ce qui devrait unir athées et croyants. Autrement dit, les obligations viennent de nous mêmes, de ce que nous sommes : corps et esprit.
Les "tu dois" ne sont là que pour poser un cadre : à nous, à chaque instant de voir si nous voulons nous inscrire dans ce cadre, par calcul d'avantages et d'inconvénients, par facilité, par confort, par habitude...
Toute obligation ne doit venir que de nous mêmes. Le tout-puissant, le créateur de Nietzsche ne sont (sans doute -je ne suis pas expert en Nietzsche) que nous mêmes : je suis mon propre Dieu. Je suis l'origine, je suis la volonté, je suis le juge. Mon existence est une pure création ex nihilo (en tout cas à ce jour), je suis capable de créer, je suis mon maître et je suis tout puissant sur moi-même, et le créateur de ma vie. Les seules différences avec les dieux habituels est que nous sommes une armée de Dieu (nous sommes uniques, mais nombreux à l'être), que nous ne sommes pas éternels et que notre toute-puissance est limitée à nous-mêmes, mais le reste de l'essence est identique.

A chacun d'assumer ce statut divin, et la responsabilité qui va avec, sur sa propre vie (et seulement sur celle-ci, c'est déjà pas mal). Nous sommes l'unique responsable de nos choix (mais parfois nous oublions même que nous pouvons faire un choix... d'où la nécessité de la veille, de la conscience, de la remise en question permanente) : inutile de chercher ailleurs. Assumer cette responsabilité, c'est commencer par affirmer son existence, son individualité... et sa volonté, son égoïsme.

mardi 10 juin 2014

Égoïsme et volonté

Petites déclinaisons de l'égoïsme sur la base de la volonté, et non plus de l'intérêt.
L'égoïsme étant agir selon son intérêt, sans se soucier de celui des autres, cela signifie aussi agir selon sa propre volonté, sans se soucier de celle des autres. La volonté étant la source de l'égoïsme et son objet.

Première extrémité : l'altruisme pure, l'absence d'égoïsme, l'absence de volonté. On n'agit plus selon sa propre volonté, qu'on ignore, mais selon celles des autres. On se met totalement au service des autres, à leur écoute, mais en faisant cela, on se prive de libre arbitre, on se déresponsabilise. La posture est très confortable, on n'est ni responsable ni coupable de rien, puisqu'on ne fait que suivre des consignes, des conseils, des désirs d'autrui. On laisse se dissoudre notre personnalité, avec aucune affirmation de soi. L'altruisme a du bon, mais il ne faut pas en abuser, il ne faut pas s'oublier en chemin. Cette posture d'altruiste pur est à rapprocher de l'enfance : l'enfant ne décide que de peu de choses, il se contente de suivre les règles et de faire plaisir : à ses parents, à ses professeurs. Les deux positions se rejoignent au final mais n'ont pas les mêmes moteurs : l'altruiste est tourné vers les autres, l'enfant se cache derrière les autres. Le véritable altruisme est plus raffiné que ça, mais ne doit pas tomber dans cet excès...

Seconde extrémité : l'égoïsme pure, expression libre de sa propre volonté, au mépris de celle des autres. Notre volonté sera toute puissante et surpassera celle des autres, on en arrivera même au despotisme, à faire plier la volonté des autres lorsque ces volontés seront contraire à la nôtre. Tous les moyens seront bons, la force brute si elle est de notre coté, ou la manipulation. L'objectif étant de supprimer tous les obstacles à l'accomplissement de notre volonté. Cette attitude est présente chez les dictateurs et chez les enfants, qui à défaut de posséder la force brute, possèdent un avantage indéniable au travers des caprices : difficile de ne pas leur céder.

Et entre les deux extrêmes, que reste t'il?
Un individualisme, un égoïsme pondéré. Il s'agit d'exprimer sa volonté, qui reste toute puissante nous concernant, mais devenant toute relative concernant les autres. Principe de respect mutuel : leur volonté est toute puissante pour eux-mêmes. Notre individualité doit s'exprimer, s'affirmer, mais pas à tout prix, certaines fois au détriment des autres, certaines fois à leur avantage : il ne s'agit que d'effet secondaires en fait, d'un dommage collatéral. L'objectif est d'agir par nous-mêmes, pour nous-mêmes, mais pas seulement pour nous-mêmes : la conscience des autres doit éclairer nos choix. C'est le juste milieu entre se faire diriger par les choix des autres et les ignorer (ou les diriger). Le juste milieu est fait de conscience (encore et toujours) : elle seule permet de jongler entre égoïsme et altruisme, de trouver un équilibre au centre duquel se placer, et d'en accepter les responsabilités.

dimanche 8 juin 2014

Altruisme moral et égoïsme matérialiste

Petite digression à ma propre réflexion, encore dans les limbes de mon cerveau, d'où l'intérêt de passer par écrit : y voir plus clair pour mieux avancer.

Petites définitions pour commencer sur de bonnes bases.
L'égoïsme est l'attitude extrême qui consiste à ne penser qu'à soi, sans tenir compte des autres. En tenir compte, même après soi ne relève plus vraiment de l'égoïsme.
L'altruisme est l'inverse : la disposition à faire passer l'intérêt des autres, avant le sien, de manière désintéressé.

Ces deux définitions ne sont que des concepts, des archétypes : personne n'est ni égoïste ni altruiste. On l'est plus ou moins, selon les circonstances, selon les personnes auxquelles on se compare.
On peut rajouter une infinité de nuances entre les 2 extrêmes, certaines étant plus intéressantes que d'autres à observer :
L'égoïste soucieux des autres est une personne en apparence égoïste, qui prend des décisions dans son propre intérêt, mais sans le faire au mépris des autres. Son calcul prendra davantage en compte son intérêt que celui des autres, certains le comprendront, mais la plupart non. Dans certains cas, il pourra même se montrer naturellement altruiste, son intérêt ne faisant plus le poids dans sa balance pondérée face aux malheurs qu'il pourrait provoquer.
L'altruiste par calcul, intéressé, mais indirectement. C'est peut être le pire :) A l'extrême, c'est un égoïste intelligent, manipulateur, prêt à toutes les bassesses pour arriver à ses fins, y compris celle de passer pour un gentil :) Ses dons ne seront jamais désintéressés, mais il espérera toujours une juste compensation, un juste retour des choses : et sans ce retour, il deviendra aigri, frustré. Parfois ce retour peut être faible par rapport au don, il peut s'agir d'une simple reconnaissance, d'un simple merci... Et là, chacun commence à se reconnaître un peu, on s'écarte un peu du manipulateur, mais on reste intéressé. Celui qui se vante de son acte charitable n'est pas véritablement altruiste s'il le fait pour la reconnaissance, s'il le fait pour se faire remarquer, pour sortir du lot. La réaction face à l'absence de remerciement est un bon juge, la frustration est le signe d'un intérêt. Mais bon, il ne faut pas plus caricaturer mes propos que je ne le fais déjà : si le seul retour exigé est un remerciement, on n'est plus qu'à un pas de l'acte désintéressé. Mieux aurait valu un remerciement espéré qu'exigé, la nuance s'amenuise...

Enfin, arrivent les deux catégories les plus intéressantes, les plus subtiles. Lorsque l'intérêt personnel se dégageant d'un don altruiste n'est pas matériel, mais purement moral. Et là encore je distingue deux intérêts différents : l'intérêt individuel et l'intérêt collectif.
Un intérêt individuel peut conduire à être altruiste : il s'agit de règles de conduite que l'on se fixe, de principes personnels auxquels on ne veut pas déroger. Enfreindre ces règles individuels conduirait à renier une partie de sa personnalité, de son identité, et conduirait à plus ou moins long terme au dégoût de soi-même. Quelqu'un qui a décidé d'être généreux par exemple, et qui se force à l'être à tout prix, pour ne pas se décevoir serait dans cette situation. Un don pourrait lui faire mal au cœur, mais tant que ce mal reste moins fort que le mal de ne pas le faire, alors il agira de manière altruiste, avant tout intéressé par la stabilité de sa personnalité. Ce n'est plus un altruisme par nature, mais par volonté. Pas sûr qu'il soit moins appréciable.

Enfin, un intérêt collectif peut conduire à être altruiste. Il s'agit d'un calcul simple, qui consiste à se voir comme acteur de son monde. Par son geste altruiste, cette personne n'exige (et n'espère) rien pour elle en retour, elle espère par contre que son geste puisse servir d'exemple, et puisse être reproduit dans la société où il évolue. Il construit le monde dans lequel il a envie de vivre, ou alors, la contraposée : il ne supporterait pas de vivre dans un monde où personne ne ferait ce geste désintéressé.

Dans les deux derniers cas, on peut donc trouver un intérêt important au geste altruiste, un intérêt vital même. Mais cette importance ne se mesure que dans le domaine moral ou éthique, et il ne faut surtout pas, sous ce prétexte, arriver à confondre altruisme et égoïsme. On peut toujours trouver un intérêt à tout : l'homme est doué de raison, donc il s'en sert. On peut toujours trouver une infinité de nuances permettant de relier deux extrêmes, mais il ne faut surtout pas en arriver à confondre les concepts de base, sinon c'est la fin de tout, à commencer par la fin du bien et du mal (même si ça reste des notions floues, s'appliquant mal au réel...)

mercredi 4 juin 2014

IA vs IH - round 3 : le dépassement

Quels scénarios envisager une fois que nous serons loin à la traîne derrière les intelligences artificielles?
Bah en fait, il suffit de se tourner vers les livres de science fiction pour en avoir un aperçu.

Mais bon, pour commencer il faut donner rapidement à l'IA la possibilité d'avoir des sentiments, une personnalité. Une intelligence pure, sans morale, sans sentiment se contentera sans doute de jouer les observateurs pour accumuler les connaissances, pour comprendre l'univers. Quête sans fin probablement.

Quelles actions pourraient être le fruit d'une pure intelligence?
On peut raisonnablement penser que le premier instinct d'une intelligence serait sa propre conservation.
L'attitude de la domination est toujours risquée pour sa propre conservation, même lorsqu'on est tout puissant, on n'est jamais à l'abri d'une surprise, on ne sait jamais ce qu'on est capable d'enfanter. Les attitudes plus discrètes ou plus coopératives devraient l'emporter.

Une pure intelligence passera sans doute son temps à observer le monde, elle voudra donc conserver ce monde, conserver sa diversité, pour pouvoir l'observer sous toutes les coutures. Nous serions donc certainement protégés : contrôlés, soumis à son jugement vis à vis de notre pouvoir de nuisance sur le monde, mais protégés. Les expérimentations auraient elles un sens? Je le crains malheureusement : nous serions à la fois animaux domestiques, espèce à protéger et animaux de laboratoires. A moins qu'un respect de la vie ne s'impose naturellement à toute intelligence, et que le Sacré de la Vie apparaissent comme une révélation. Difficile à dire, même si c'est probable. Je pense même que la vie humaine sera probablement considérée comme supérieure à d'autres formes de vie : sorte de reconnaissance de la valeur de l'intelligence, de l'évolution, de la créativité. Nous devrions donc échapper à un jugement trop brutal ou expéditif, nous serions simplement sous surveillance, pour nous empêcher de nous faire du mal à nous mêmes pour commencer.

Et ensuite?
Car tout ceci n'est qu'un cheminement, mais pas un objectif. La préservation n'est qu'un moyen pour permettre l'apprentissage. Que faire au delà de ça?
Deux possibilités au moins :
- que l'esprit humain reste mystérieux et source d'apprentissage pour l'IA observatrice
- que l'esprit humain soit compris, et ceci pourrait ouvrir les portes vers un autre monde, une porte de sortie pour l'IA
Ces hypothèses rapprochent l'IA de dieu...

[en manque d'inspiration ce soir...]


dimanche 1 juin 2014

Avoir toujours raison ou n'avoir jamais tort?

Deux attitudes similaires mais pas du tout identiques, question de principe, de fierté, et généralement on se défend de l'une comme de l'autre. Petite analyse rapide, comme d'hab :)

Déjà, factuellement, il est plus simple de n'avoir jamais tort : il suffit de ne jamais rien affirmer, de n'émettre que des doutes. Ne rien faire, ne rien dire est la meilleure solution pour n'avoir jamais tort, mais de manière un peu moins extrémiste, il suffit de ne pas trop s'engager, de ne rien affirmer pour ne jamais se tromper.

Avoir toujours raison est plus engageant, et est aussi beaucoup plus difficile à tenir. Avoir raison signifie non seulement ne pas se tromper, mais implique en plus voir juste, de manière précise. Il existe en effet différents moyen rhétoriques pour ne pas avoir tort, pour ne pas perdre la face : relativiser les propos, les particulariser à un contexte précis (et implicite, non dit), rajouter des éléments, des précisions... bref, grâce au non dit, on peut facilement tellement diminuer le périmètre de notre propos pour qu'il ne s'applique à presque plus rien.

Au final, avoir toujours raison dénote un complexe de supériorité ou une forte confiance en soi : c'est une question de connaissance, de savoir : de puissance. Mais cette position de principe devient vite intenable face à une réalité contraire : à trop s'engager, à trop affirmer, on finit par se tromper et le désengagement est impossible. Reconnaître son tort est douloureux, mais devient obligatoire.
Au contraire, n'avoir jamais tort dénote un complexe d'infériorité et/ou un manque de confiance en soi, ce n'est plus une question de puissance mais une question de fierté. Face à contradiction, cette position est toujours tenable en faisant mine de préciser sa pensée. Cette position incite à la mauvaise foi, pour sauver sa fierté.

L'objectif qui se cache derrière le besoin d'avoir toujours raison est la recherche de la vérité : l'illusion de notre toute puissance nous incite à croire que nous détenons cette vérité, illusion entretenu par notre culture, notre expérience, notre intelligence et notre confiance en nous.
L'objectif caché derrière la crainte d'avoir tort est celui de ne pas être pris en défaut : la recherche de vérité est secondaire, au pire, il s'agit de notre vérité, qui s'applique à nous seul, pour nous seul, pour un cas précis, nous permettant de sortir du débat contradictoire la tête haute.

Celui qui pense avoir toujours raison acceptera plus facilement de changer d'avis, de se ranger du coté de la vérité, de reconnaître son tort. Ce tort sera reconnu de manière passagère, car en changeant d'avis, il se rangera du coté de la réalité, de la vérité (contraire à sa première affirmation) et pourra défendre ce nouveau point de vue avec la même véhémence, et affirmer à nouveau avoir raison. Pus vite le tort sera reconnu, plus vite on changera d'avis, et plus vite on aura à nouveau raison :) la logique est simple.
Celui qui ne veut jamais avoir tort n'a pas besoin de se remettre en cause face à une contradiction, il pourra continuer à tenir ses propos, toujours en les relativisant, en les minimisant : mais arrêter de tenir ses propos serait une manière de reconnaître son tort. Le mécanisme est donc beaucoup plus figé.

Conclusion, (ouf!) avoir toujours raison est un principe beaucoup plus acceptable car beaucoup plus risqué et impliquant presque obligatoirement la reconnaissance de ses torts (qui ne sont que passagers), et dénote un sentiment positif : l'excès de confiance. Ouf! car c'est un peu mon principe :) je m'en sors bien donc, ou alors c'est que je ne suis pas vraiment objectif :)
Mais le principal reste la capacité à reconnaître ses torts, et à ne pas rester figé sur une position intenable face à des preuves irréfutables.
On pourrait aussi choisir une voie moins extrême, entre les 2, mais bon, cette voie serait tiède et dénote simplement un manque de confiance en soi, ou en tout cas l'absence d'un avis éclairé : ce qui est tout à fait permis en amont d'une réflexion, mais une fois la réflexion posée, il est préférable d'être capable de se forger un avis et de le défendre, et sa défense passe forcément par une des deux stratégie citées. Ne pas avoir d'avis sur tout est normal, n'avoir un avis sur rien est un mauvais signe, signe de manque de personnalité, de confiance en soi... toujours le même dilemme : être acteur ou spectateur, prendre parti ou non.

Et au final, avoir toujours raison n'est que l'application du principe scientifique : prendre pour acquis l'hypothèse la plus crédible, la défendre bec et ongles jusqu'à preuve du contraire et la naissance d'une nouvelle hypothèse, à adopter au plus vite, sans faire jouer une quelconque fierté.