dimanche 22 juin 2014

L'habitude est empoisonnement du présent par le passé

Petite citation d'un bouquin Michel Onfray (bouquin épuisant à lire, trop jargonneux pour moi...).

Bref, point de vue hédoniste, qui fait de la vie un art, et de l'homme un artiste, qui ré-invente sans arrêt sa vie. Éloge de la création, de l'aventure et de l'esthétisme. Chaque acte, à défaut d'être réfléchi, doit tendre vers le sublime, doit s'inscrire dans une ligne de vie qui tend vers l'élégance, le remarquable, l'extra-ordinaire -au sens premier.

L'habitude devient alors un ennemi à éviter. Il nous endort, nous enferme, et tue toute créativité dans l’œuf. Plus question d'oser, de tenter quoi que ce soit : l'habitude nous suffit, on s'en contente, on s'endort sur nos lauriers. La vie perd toute créativité, et nous transforme en robot, en acteur récitant le même texte sans arrêt. Faisant perdre toute valeur au présent, le tuant à petit feu, l'emprisonnant. Un peu extrême comme raisonnement, mais ce n'est pas moi qui critiquerais cette approche :)

Idéal séduisant, qui rejoint un peu celui de l'aventurier (faire de sa vie une aventure... et donc partir aux devants de celles-ci) en y ajoutant la notion d'élégance, de panache ! Idéal inaccessible, comme toujours, mais devant servir à donner une direction : inutile donc de perdre son temps à critiquer le coté irréaliste, l'énergie et la créativité nécessaire pour l'atteindre. Cela doit juste être une inspiration.

Par contre, question d'équilibre, je pense qu'il ne faut pas oublier le réconfort apporté par les habitudes. Les habitudes peuvent rythmer notre vie, et ce rythme donnera d'autant plus de valeurs à ce qui en sort, le contraste permet de savourer, de mieux distinguer les différences, les nuances. Le mouvement ne se mesure que par rapport à un point fixe, immobile. Ces habitudes, tout comme les temps mort, permettent aussi de se reposer, de souffler, de réfléchir, de se souvenir. Les habitudes apportent aussi leur part de certitude : les aventures et la nouveauté apportent l'espoir de l'intense, avec les déceptions et les découragement associés. Les habitudes apportent un espoir plus paisible, mais plus pérenne, l'espoir d'une construction à long terme, d'une vision et apportent un îlot de certitude : réconfort et encouragement en font partie. Une vie sans habitude est sans doute belle et pleine de panache, mais laissera au final un goût de futilité encore plus prononcé qu'une vie rangée et construite. Que vaut il mieux viser : mourir en regrettant de ne pas avoir tenté davantage, d'avoir céder à plus de tentations, d'avoir vécu plus d'aventures ou mourir en regrettant une vie égoïste, vaine et futile, sans attache? Réflexion à laquelle il faut rajouter la notion de risque et dangerosité : combien d'échecs pour une vie avec panache? Cette voie n'apporte aucune garantie (à la limite elle est peut être à rapprocher de celle qui consiste à voir la vue comme un jeu... auquel on peut perdre rapidement). Question de dosage sans doute...

Il faut réussir au final à ne pas se laisser enfermer par ses habitudes, mais à s'en servir comme source d'énergie pour en sortir, y revenir pour se ressourcer et mieux repartir, oser davantage. Question d'équilibre, voire d'équilibriste.

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