mardi 10 juin 2014

Égoïsme et volonté

Petites déclinaisons de l'égoïsme sur la base de la volonté, et non plus de l'intérêt.
L'égoïsme étant agir selon son intérêt, sans se soucier de celui des autres, cela signifie aussi agir selon sa propre volonté, sans se soucier de celle des autres. La volonté étant la source de l'égoïsme et son objet.

Première extrémité : l'altruisme pure, l'absence d'égoïsme, l'absence de volonté. On n'agit plus selon sa propre volonté, qu'on ignore, mais selon celles des autres. On se met totalement au service des autres, à leur écoute, mais en faisant cela, on se prive de libre arbitre, on se déresponsabilise. La posture est très confortable, on n'est ni responsable ni coupable de rien, puisqu'on ne fait que suivre des consignes, des conseils, des désirs d'autrui. On laisse se dissoudre notre personnalité, avec aucune affirmation de soi. L'altruisme a du bon, mais il ne faut pas en abuser, il ne faut pas s'oublier en chemin. Cette posture d'altruiste pur est à rapprocher de l'enfance : l'enfant ne décide que de peu de choses, il se contente de suivre les règles et de faire plaisir : à ses parents, à ses professeurs. Les deux positions se rejoignent au final mais n'ont pas les mêmes moteurs : l'altruiste est tourné vers les autres, l'enfant se cache derrière les autres. Le véritable altruisme est plus raffiné que ça, mais ne doit pas tomber dans cet excès...

Seconde extrémité : l'égoïsme pure, expression libre de sa propre volonté, au mépris de celle des autres. Notre volonté sera toute puissante et surpassera celle des autres, on en arrivera même au despotisme, à faire plier la volonté des autres lorsque ces volontés seront contraire à la nôtre. Tous les moyens seront bons, la force brute si elle est de notre coté, ou la manipulation. L'objectif étant de supprimer tous les obstacles à l'accomplissement de notre volonté. Cette attitude est présente chez les dictateurs et chez les enfants, qui à défaut de posséder la force brute, possèdent un avantage indéniable au travers des caprices : difficile de ne pas leur céder.

Et entre les deux extrêmes, que reste t'il?
Un individualisme, un égoïsme pondéré. Il s'agit d'exprimer sa volonté, qui reste toute puissante nous concernant, mais devenant toute relative concernant les autres. Principe de respect mutuel : leur volonté est toute puissante pour eux-mêmes. Notre individualité doit s'exprimer, s'affirmer, mais pas à tout prix, certaines fois au détriment des autres, certaines fois à leur avantage : il ne s'agit que d'effet secondaires en fait, d'un dommage collatéral. L'objectif est d'agir par nous-mêmes, pour nous-mêmes, mais pas seulement pour nous-mêmes : la conscience des autres doit éclairer nos choix. C'est le juste milieu entre se faire diriger par les choix des autres et les ignorer (ou les diriger). Le juste milieu est fait de conscience (encore et toujours) : elle seule permet de jongler entre égoïsme et altruisme, de trouver un équilibre au centre duquel se placer, et d'en accepter les responsabilités.

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