lundi 16 juin 2014

Face à la tentation

Petite réflexion rapide ce soir (il est déjà tard) sur la tentation...

Trois attitudes possibles face à celle-ci :

Céder à la tentation (avant qu'elle ne disparaisse) : hédonisme extrême, car suppose que toutes les tentations sont bonnes à saisir. La réflexion n'est pas de mise, l'important est de se laisser aller au sentiment présent, à la tentation : on se laisse dominer par elle. Multiplication des expériences, sans retenue, sans regard moral, sans projection dans l'avenir, sans réelle analyse des conséquences : on ne vit qu'une fois après tout. Il semblerait que ce soit la tendance vers laquelle on se dirige (YOLO). On cherchera naturellement à multiplier les tentations, avec le risque d'aller vers une recherche de plus d'intensité...

L'éviter : refuser purement et simplement le combat, éviter de se mettre en situation d'être tenté. C'est l'opposé du choix précédent, on se protège, quitte à se sur-protéger et à passer à côté de belles choses. Cette surprotection peut être simplement le résultat d'une peur (peur de perdre le contrôle) ou un choix réfléchi (choix moral, choix d'une pureté).

L'apprivoiser : que signifie apprivoiser une tentation? Ça peut être vivre avec, sans chercher à l'éviter à tout prix mais sans pour autant se laisser dominer par elle : garder une certaine maîtrise, au moins la maîtrise du choix initial : y céder et perdre le contrôle pour un temps, pour y goûter, ou ne pas y céder.

La bonne attitude paraît évidente, c'est le juste milieu... mais pas certains que l'approche théorique puisse résister à la réalité. En théorie, l'apprivoisement permet de savourer toutes les tentations en connaisseur, mais ceci suppose une force de caractère constante et sans faille. La voie du sage est donc toute tracée, mais le choix de l'homme réel est bien différent : pour lui, la tentation est (souvent) par nature trop forte pour pouvoir y résister. Le choix doit donc se faire en amont : soit accepter cette tentation irrésistible soit l'éviter avant qu'elle n'apparaisse. Vivre dangereusement ou vivre dans sa bulle. Mais dans les deux cas, il faut relativiser : le danger n'est pas constant, on n'est pas obligé d'aller au devant de la tentation, et la bulle construite autour de soi est toujours imparfaite : tout ne peut pas être prévu.

Petits exemples réels :
Que faire face aux drogues diverses (cigarette, alcool, drogues légères/dures...) ? Essayer, se laisser tenter, au risque de devenir dépendant ou refuser de commencer.
Que faire face aux situations de flirt (rapprochement, soirées arrosées, intimité) ? Profiter naïvement de ces échanges et de ces bonnes soirées, au risque de craquer et d'être infidèle, de se faire violer ou bien fuir ces situations avant qu'elles ne se produisent.
Que faire face à la gourmandise, en temps de régime, histoire de corser le tout? Passer devant une bonne boulangerie, manger avec des amis au restaurant au risque de céder à la tentation ou bien se barricader chez soi pour éviter les tentations.

La tentation n'est pas maîtrisable (par définition), le choix est à faire en amont : l'absence de choix, l'absence de conscience revient à choisir de s'y exposer. Choix difficile car il doit être anticipé, sans avoir tous les éléments entre les mains, sans aucune assurance de faire le bon choix donc, et difficile aussi de ne pas tomber dans des extrêmes (tout contrôler et ne rien contrôler, faire confiance à la vie : ce qui doit arriver arrivera, ce qui est arrivé devait arriver).

La tentation, c'est la nouveauté, c'est la vie. Mais toute nouveauté porte avec elle un risque : celui de tout remettre en cause, de tout changer. On a tous besoin et surtout envie d'une certaine stabilité (matérielle, affective, intellectuelle...) : à chacun de voir ce qu'il souhaite mettre en risque dans sa vie, quel risque il tolère, pour lui et pour son entourage (pour peu qu'il e soit pas totalement égoïste :p )


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