mercredi 11 juin 2014

Où prendre notre impératif?

Question et réponse de Nietzsche (Ainsi parlait Zarathoustra)
Il n'y a pas de "tu dois" ; il n'y a que le "il faut que je..." du tout-puissant, du créateur.

Prolongement ou origine des articles précédents. J'aime bien la tournure de la question, et sa force.
A quelles valeurs, quelles règles, quelles obligations devons nous nous soumettre?

Pour le religieux, la réponse est simple : la vérité est divine, les règles aussi.
Pour les robots mouton, la réponse est simple : la vérité vient de la masse (ou du moins d'un groupe), la norme est la règle, la société en est la représentante.
Dans les deux cas, nous sommes cernés par les "tu dois", notre existence est encadrée, voire gouvernée.

Mais au final, et de manière théorique, que ne pouvons nous pas remettre en cause?
Comme pour toute vérité ou démonstration extérieure, il est essentiel de se l'approprier plutôt que d'obéir aveuglément, et de répéter ce qu'on a entendu. Toutes les règles extérieures (religieuses ou civiles) ne sont là que pour permettre de vivre ensemble, que pour apporter stabilité et sécurité à un groupe d'individus : pas de meurtre, pas de vol, pas d'arbitraire, mais ces obligations n'en sont pas : nous ne sommes pas frappés de la foudre si nous ne les respectons pas, nous ne nous désintégrons pas... nous subissons juste le courroux potentiel des autres individus.

Les seules obligations qui pèsent sur nos épaules sont liées à la vie, à l'instinct de survie. L'obligation de manger, boire, dormir, et dans un second temps l'obligation de rester sain d'esprit. Le respect de la vie est ce qui devrait unir athées et croyants. Autrement dit, les obligations viennent de nous mêmes, de ce que nous sommes : corps et esprit.
Les "tu dois" ne sont là que pour poser un cadre : à nous, à chaque instant de voir si nous voulons nous inscrire dans ce cadre, par calcul d'avantages et d'inconvénients, par facilité, par confort, par habitude...
Toute obligation ne doit venir que de nous mêmes. Le tout-puissant, le créateur de Nietzsche ne sont (sans doute -je ne suis pas expert en Nietzsche) que nous mêmes : je suis mon propre Dieu. Je suis l'origine, je suis la volonté, je suis le juge. Mon existence est une pure création ex nihilo (en tout cas à ce jour), je suis capable de créer, je suis mon maître et je suis tout puissant sur moi-même, et le créateur de ma vie. Les seules différences avec les dieux habituels est que nous sommes une armée de Dieu (nous sommes uniques, mais nombreux à l'être), que nous ne sommes pas éternels et que notre toute-puissance est limitée à nous-mêmes, mais le reste de l'essence est identique.

A chacun d'assumer ce statut divin, et la responsabilité qui va avec, sur sa propre vie (et seulement sur celle-ci, c'est déjà pas mal). Nous sommes l'unique responsable de nos choix (mais parfois nous oublions même que nous pouvons faire un choix... d'où la nécessité de la veille, de la conscience, de la remise en question permanente) : inutile de chercher ailleurs. Assumer cette responsabilité, c'est commencer par affirmer son existence, son individualité... et sa volonté, son égoïsme.

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