mercredi 30 janvier 2013

Ethique ou morale ?

Ce soir, ça devrait être bref :)

L'éthique et la morale ont des racines identiques, mais dans des langues différentes (grec et latin, ce qui explique la difficulté de les discerner. Les deux désignent les règles, ou la science qui permet de définir comment agir pour le mieux.

Mais l'éthique emporte avec elle la notion de subjectivité, de relativité, alors que la morale repose sur des définitions absolues de Bien et de Mal. L'éthique est donc personnelle et contingente : elle variera d'un individu à l'autre, selon les circonstances, alors que la morale a un caractère obligatoire, constant et absolu.

L'éthique c'est le choix personnel que fait chacun face à une question, face à un choix en fonction de son estimation personnel de ce qui est bien ou mal pour la société (et pas juste pour lui même), par rapport à ses propres valeurs.

La morale est en quelque sorte une projection de sa propre éthique sur les autres : c'est poser ses valeurs comme universelles ou absolues, ou en tout cas poser le fait qu'on possède cette connaissance absolue du Bien et du Mal, et "obliger" tout un chacun à les respecter. La morale, en définitive ne peut être que divine, et elle enferme les individus dans des lois, la où l'éthique laisse la liberté à chacun, la liberté de se tromper. Une approximation de la morale divine se fait par la norme : la norme des éthiques construit la morale, la morale devient liée à une société. Dans une société où le meurtre est "normal", il est sans doute moral de tuer pour se venger, même si l'éthique de certains dira le contraire...
Lorsque la morale est "simplement" l'union de 2 éthiques, elle peut être un simple accord entre ces 2 éthiques, mais dès qu'elle devient plus hétérogène, il y a des chances que la norme soit imposée à certains : le consensus n'est plus total sur tous les sujets.

Le seul noyau dur de la morale accessible et peut être commun à tous consiste justement à reconnaître la primauté des décisions de chacun pour ce qui le concerne, il s'agit donc en quelque sorte de reconnaître l'éthique de chacun, de reconnaître que chacun puisse mener sa vie comme il l'entend en ce qui concerne les choix qui n'impactent que lui même.
Pousser à l'extrême, c'est simplement reconnaître la liberté de penser, car toute autre "action" aura une influence sur les autres, y compris la liberté de disposer de sa propre vie. Car que nous le voulions ou non, une fois rentrée dans la vie, notre existence est liée à toutes les autres, nos actions ont des conséquences sur les autres, nos dires aussi, l'expression de nos pensées aussi (elles peuvent être blessantes, réconfortantes...).

Partant de ce noyau dur, qui est en fait la convergence des 2 définitions : éthique et morale, la morale consistera à rajouter les valeurs communément admises (le suicide c'est mal, l'ivresse c'est mal, les parents savent mieux que les enfants ce qui est bien...) alors que l'éthique laissera la liberté à chacun de déterminer ses propres réponses pour les mêmes questions.

La couche juste au-dessus de ce noyau revient à admettre le principe "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse / Fais aux autres ce que tu voudrais qu'on te fasse". C'est supposer que ce qui est bon pour moi est bon pour les autres, supposition qui reste gratuite, et fausse dans certains cas.

Mais à l'extrême inverse, morale et éthique se rejoignent à nouveau : si chacun possédait une connaissance divine de toute chose, une sagesse absolue, alors l'estimation subjective deviendrait objective, et donc morale et éthique se confondraient.

L'éthique est une morale individuelle, la morale est une éthique divine.

Au final, que vaut il mieux suivre? Je dirai son éthique, car c'est simplement faire preuve d'un regard critique face à la morale, c'est simplement user de son libre arbitre. Suivre la moral, c'est être aveugle, suivre son éthique c'est décider, et risquer et accepter de se tromper, l'assumer.
Suivre son éthique c'est accepter sa nature divine, la mettre en avant : le tout étant de garder à l'esprit que bien que de nature divine, nous ne sommes pas dieu, et donc nous pouvons nous tromper.

Bref, je mets l'individu, ses choix, ses responsabilités, sa conscience au coeur de tout système. C'est sans doute utopique pour une masse d'individus (je ne pense pas que tout le monde soit suffisamment sage pour ça), mais ça reste mon choix, ma voie, la voie que je choisis de suivre...

Heureusement que ça devait être bref...

lundi 28 janvier 2013

Libre arbitre

Grande question devant l'éternel. Une question capable de fonder une philosophie je pense, tellement de sujets étant liés à cette question : Dieu, le déterminisme, la liberté, l'action, la responsabilité, la conscience...

Bref, c'est sûr que je ne vais pas apporter de réponse "toute faite" à cette question, juste un point de vue, une expérience...

Commençons par définir le libre arbitre en essayant de faire simple. C'est juste la capacité de s'autodéterminer, d'échapper à toute règle, pas dans tous les domaines (il m'est impossible d'échapper aux lois de la physique), juste dans certains : échapper à toute règle sur une unique question précise suffirait à "démontrer" le libre arbitre en fait. Mais il s'agit surtout du domaine de la conscience, de la volonté.

Sommes nous donc capable d'échapper au déterminisme, que celui-ci soit relatif à notre environnement, à notre éducation, à nos sens, à nos gènes et au fonctionnement "mécanique" de notre cerveaux et des nombreux neurones qui le composent? Ce système a trop de variable pour qu'on puisse le résoudre avec certitude : la question est donc raisonnablement sans réponse, et la réponse reposera avant tout sur une croyance. Ou, dit autrement, nous choisissons la réponse à cette question en fonction de la façon dont nous "voulons" voir le monde.

Il est tout a fait raisonnable de se dire qu'à partir de nos gènes, de notre éducation, dans une situation donnée et extrêmement précise on devinera notre réaction à coup sûr. Il est même simple par quelques procédés de manipulation de vérifier ceci dans quelques cas (les mentalistes sont à la mode en ce moment...). Mais ces quelques ne cas ne prouvent rien, étant donné qu'il suffit d'une exception pour "prouver" le libre arbitre.

Personnellement, il est clair que je refuse de vivre dans un monde entièrement déterministe où tout serait déjà écrit d'avance, où il n'y aurait plus aucune responsabilité, où nous devrions nous contenter de jouer notre rôle.
Donc je chercher des traces de ce libre arbitre. On ne peut pas dire que j'en ai réellement trouvé chez moi, mais j'ai quelques pistes chez les autres, c'est déjà ça. Mes pistes ne sont pas des preuves, loin de là, et tout matérialiste/déterministe n'aura qu'un mot à dire pour réfuter ces pistes, ces croyances.

Ma première piste concerne la créativité, et plus généralement l'imagination. La création de quelque chose à partir de rien est l'apanage de Dieu, mais si l'homme ne peut créer de matière, je pense qu'il peut créer des concepts et surtout de l'art. Pour le concept, on peut facilement objecter que l'homme ne fait que mettre en pensées la nature, mais l'art a pour moi une autre portée et ne trouve pas sa source dans la nature, mais dans l'esprit. J'y vois une liberté de créer.

Ma seconde piste se pare d'une apparence scientifique : la mécanique quantique. Ce n'est qu'une théorie, mais c'est la plus précise à l'heure actuelle, et elle laisse de la place à l'indéterminée (je ne ferai pas de cours ce soir :p). Cette incertitude laissée à la matière laisse de la place à la liberté, la matière est libre dans un champ d'incertitude. L'esprit peut l'être, les mécanismes du cerveau peuvent l'être, ce qui laisserait de la place à d'autres questions, du genre qui est l'observateur qui fait s'écrouler la liberté quantique pour se déterminer : pourquoi pas nous mêmes, notre propre conscience?

Bref, je crois au libre arbitre. Je crois bien entendu que notre environnement (au sens le plus large : génétique, éducation...) nous influence, que en quelques sortes des forces nous poussent sans arrêt dans certaines directions, mais je suis persuadé qu'il y a une force en nous, la volonté, qui ne dépend que de nous et qui peut s'opposer librement à ces forces : la victoire n'est jamais assurée.
Les conflits intérieurs seraient ainsi un signe de notre libre arbitre, les réfrènements de nos pulsions aussi.
Et, bien entendu, une personne se laissant aller, se laissant vivre mettrait entre parenthèses son libre arbitre, et traverserait la vie comme un zombie... ou un mouton.

De là à dire qu'un des devoirs de l'homme est d'exercer son libre arbitre...

mardi 22 janvier 2013

Que suis je?

ou qui est "je"?

Mon ressenti et mes lectures découpent ce JE en trois entités à la fois distinctes et entremêlées :
- l'esprit : celui qui pense, qui analyse, qui met en mots tout le reste : ce qu'il perçoit, ce qu'il ressent, voire même son propre fonctionnement. L'esprit est sans doute à rapprocher de la conscience : conscience de soi, de son existence et conscience de l'univers
- le corps : celui qui agit, celui qui touche, celui qui vit, qui respire, qui fait l'expérience du présent et de la vie
- l'âme : celle qui ressent, la source de nos sentiments. En l'étendant à nos pulsions, on peut sans doute rapprocher ce concept de l'inconscient.

La séparation semble nette, mais elle est nécessairement floue, ne serait ce que pour permettre des échanges d'une dimension à l'autre. Et l'expérience de la vie est sans doute ceci, cette convergence de trois plans qui arrivent à cohabiter dans un "corps". Le corps a peut être cela de merveilleux : il permet les échanges et est le vaisseau (unique?) qui permet ce miracle. Certains courants commencent à voir le corps (et le cerveau) comme un récepteur, un filtre qui permet à l'esprit et à l'âme de s'ancrer dans le réel, d'y prendre part. Sans le corps, l'esprit et l'âme ne feraient pas la même expérience du réelle. Donc le corps est peut être plus "simple" que l'esprit (et encore, quand on voit sa complexité, son ADN...) il est l'élément "centrale" de la vie, celui qui nous lie au réel. Profiter de la vie, c'est profiter du réel, de l'expérience, de l'expérience du corps.

L'esprit se pose rapidement comme "tour de contrôle" des deux autres concepts : l'esprit ne les contrôle peut être pas (ou très imparfaitement... ce qui est normal, car une partie qui serait entièrement soumise à l'esprit ne serait qu'une extension de celui-ci, une partie de celui-ci), mais il est capable de les analyser, de réfléchir dessus, d'essayer d'en comprendre les mécanismes.

Ma vision laisse par contre de la place à l'âme, ce qui est peut être discutable, mais je ne vois pas la source de nos sentiments dans l'esprit. Notre esprit peut essayer de déchiffrer nos sentiments, peut tenter de les expliquer, de les raisonner. Mais je reste persuadé que le coeur a ses raisons que la raison ignore :) Considérer l'âme comme inconscient apporte aussi une certaine logique : l'inconscient peut être vu comme le stockage des évènements du corps dans l'âme, sans passer par l'intermédiaire du cerveau, de l'esprit. L'inconscient et les sentiments sont l'expérience de la vie faite par l'âme.

Cette vision laisse malgré tout place à de nombreuses questions (ça serait trop facile sinon).
Notamment ou placer la création et le libre arbitre? Plutôt dans l'esprit ou dans l'âme? Les placer dans l'âme reviendrait à considérer l'esprit comme simple exécutant, simple machine à penser, à dérouler la logique. Mais resterait malgré tout la conscience. L'esprit serait juste là pour permettre d'admirer et de prendre conscience du monde, de sa beauté, de celle de la nature, de l'univers. Certains y voient le but ultime de l'univers. Un peu narcissique tout de même...
Autre question, liée en un sens : l'esprit arrive t'il à analyser les sources de ses propres pensées? Personnellement, je n'arrive pas à remonter le fil de mes pensées pour en voir la genèse  je n'arrive pas à penser plus vite que ma pensée et à "voir" la formation de mes phrases dans ma tête. Ce qui milite à mon sens soit pour placer la créativité dans l'âme, soit pour créer un quatrième concept, qui serait source de l'esprit. Mais à la limite, on pourrait appeler ceci esprit, la raison n'étant que l'expression de cet esprit vu à travers ses effets, à travers le filtre du cerveau.

Autre définition intéressante du "JE" : définition par la négative, le "non je" est tout ce qui m'échappe. La table m'échappe car je ne peux pas la faire bouger comme je fais bouger mon bras : elle n'est pas une extension du JE, elle n'en fait pas partie. Mais à ce petit jeu là (qui au passage se rapproche du "je pense donc je suis") il ne reste plus grand chose du JE :
Le corps m'échappe en partie. Est ce un simple manque d'entraînement? Puis je contrôler totalement mon corps si je me concentre ou m'entraîne suffisamment? Pas sûr...
Idem pour les sentiments : puis je réellement les contrôler? Je peux sans aucun doute contrôler ma réaction face à des sentiments, mais contrôler leur apparition? Pas sûr...
Enfin, l'esprit lui même échappe à l'esprit : je ne contrôle pas l'apparition de mes pensées. Le pourrai je? Si oui, me transformerai je en robot ou en Dieu?
Du coup il reste quoi? Rien... tout... les frontières sont flous. Peut on en arriver jusqu'à dire que JE est en tout, que nous ne maîtrisons rien totalement (ni le corps, ni les sentiments, ni notre propre esprit) mais que rien ne nous échappe totalement, et que tout nous affecte plus ou moins. Nous serions bel et bien le reflet de l'univers, de dieu...

lundi 21 janvier 2013

Monadologie

Je savais même pas qu'il existait un terme pour cette pensée. Ni que cette pensé était tirée de Leibniz (ici pour le texte complet).
Mais comme d'hab', je fais mienne cette idée, je me l'approprie, la déforme et en sors sans doute autre chose.

Il s'agit d'un système de croyance assez "ingénieux" je trouve, partant du principe qu'il existe une unité d'âme : la monade. Cette unité renvoyant à l'Unité Suprême, autrement appelé Dieu, les 2 étant liées, étant miroirs l'une de l'autre.

Reste à voir comment s'assemblent et se regroupent ces monades. On peut imaginer que pour faire une âme humaine il faut plusieurs monades élémentaires. Etant "entendu" qu'une pierre est moins complexe qu'une plante, qui est moins complexe qu'un animal...etc... Le degré de complexité de tout "être" de cet univers pourrait être lié directement au nombre et à la complexité de chacune des monades qui le composent.

Cette vision aurait de drôles d'échos en termes de réincarnation : à la fin de la vie, les monades se séparent à nouveau, emportant chacune le vécu (ou une partie) et recomposant une nouvelle vie avec d'autres monades, venues d'ailleurs. Moyen plutôt élégant d'expliquer le manque de mémoire (le tout est brisé) et certaines incohérences (ubiquité, vies antérieures communes...).
Et aussi en terme d'âme soeur : une âme soeur pourrait être simplement une âme composée de quelques monades avec lesquelles nous avons partagés une vie... Ce qui laisserait la possibilité d'avoir plusieurs âme soeurs : réconfortant, non?

On pourrait même y trouver une justification dans les cas de schizophrénie : ne sont pas les monades qui s'expriment? Nos pensées éparses ne sont elles pas issues de monades qui ont leur vie propre, par rapport à une monade "dominante" peut être? Tout comme l'inconscient? Il y aurait sans doute matière à écrire un bon livre de S.F. sur le sujet :)

Ça reste en tout cas une bonne "explication" pour échapper au matérialisme et montrer un lien entre nous et Dieu, entre nous et l'Univers. Tout est lié à travers ces monades, sur cet autre plan, où tous les éléments peuvent se recombiner ensemble, et où donc nous sommes tous "frères", nous sommes tous liés. Nous sommes chacun une cellule de Dieu, et seule la contingence du regroupement des monades qui forme notre être nous limite, nous différencie du reste... Nous ne sommes peut être pas fait de la même étoffe que les songes, mais de la même étoffe que Dieu, c'est une certitude...

samedi 19 janvier 2013

Monnaie écologique

Petite idée repiquée à Nexus (magazine) que je développe à ma façon et qui pourrait régler pas mal de problèmes de notre société : l'écologie et les inégalités.

Le concept est simple, il s'agit d'une généralisation de la taxe carbone : ne plus l'appliquer aux états ou aux entreprises, mais aux individus.
Calculons grossièrement, à l'échelle de chaque pays la quantité moyenne de carbone rejetée par individu par an, disons 1 Tonne (aucune idée des chiffres). A partir de là, créons une monnaie (la monnaie écologique) parallèle à la monnaie fiduciaire, gérée par les banques (après tout leur système est déjà en place, autant les mettre à contribution) et distribuons à tout citoyen chaque année son "quota" de CO2 : 1 000 unités par exemple.
Une fois la monnaie en place, il reste à déterminer comment la dépenser. Simple, il suffit d'ajouter un second prix à tous les produits les plus luxueux et les moins écologiques. Inutile de s'embêter à gérer ce double prix pour les produits de première nécessité (aliments, vêtements...) : il s'agit de ne taxer que les produits dont seul un petit nombre profite : transport aérien, voitures de sports et tous les produits de luxes (parfum, haute couture...). Il ne s'agit pas d'appauvrir la classe moyenne : son crédit de CO2 doit lui permettre de vivre normalement, il s'agit par contre de "taxer" les plus privilégiés (au sens des plus gros producteurs de CO2), et surtout de faire en sorte que la taxe aille directement dans les poches de celui qui n'est pas privilégié.
Exemple : vous voulez partir aux Maldives et vous avez épuisé votre crédit en CO2 : il faudra acheter du CO2 à une personne qui n'a pas les moyens de partir aux Maldives et qui donc consomme beaucoup moins de CO2 que vous.
Ce système n'aurait en première analyse que des avantages :
- source de revenu pour les moins favorisés : les plus pauvres sont aussi les moins producteurs de CO2, ils pourront dont revendre facilement leur crédit de CO2
- vertu pédagogique pour les classes aisées : elles se rendront compte davantage de leur statut de privilégié, et de pollueur
- et si le calcul est bien fait (il peut s'affiner d'année en année), ceci devrait être transparent pour ce que nous estimons être la classe moyenne, ou en tout cas la capacité moyenne de pollution. Et en plus, cette variable serait ajustable d'année en année : il sera aisé de réduire le bilan carbone d'un pays en réduisant le crédit de chaque individu.

Cela revient en fait à accorder à chacun un droit "inaliénable" : celui de vivre, et de polluer. La vie humaine étant nécessairement génératrice de CO2.

Pourquoi appliquer cette règle aux individus et pas seulement aux pays?
Simplement pour responsabiliser les individus et aussi car cela permet d'appliquer des règles "locales", sur des population plus homogènes et certainement plus solidaires (demander au français moyen de payer plus d'impôts pour que la France puisse acheter du CO2 à la Somalie ne sera pas perçu de le même manière que de demander à celui qui part en vacances d'acheter du CO2 à un ouvrier français...). Et le CO2 du Somalie se vendra aussi sans doute moins cher que celui de France...

Par contre, il faudrait compléter ce système par d'autres (pollution des entreprises, des pays) et avec des garde fous (pour éviter/interdire la spéculation notamment, interdire le "stockage" de cette monnaie, en réinitialisant les compteurs chaque année par exemple).

Il n'y a plus qu'à attendre que cette idée se répande et fasse son chemin... douce utopie :)
Mais en voyant des idées comme celle-ci, ça me réconforte sur la capacité d'un homme (ou d'une idée) à changer le monde. Même si on attend tous la mise en place de la taxe Tobin... mais ça avance, ça avance... Gardons espoir :)

jeudi 17 janvier 2013

Synthèse antique

Le tour d'horion étant fait, il ne reste plus qu'à tenter la synthèse :)
Au final, le choix est délicat, surtout pour un éternel indécis, mais bon, personne ne nous oblige à choisir et à nous inscrire à une école plutôt qu'à une autre. A nous de prendre le meilleur de chacune, la part de vérité (qui résonne en nous) de chacune, et d'y ajouter ce que l'on souhaite. La philosophie est quelque chose de personnel après tout, c'est une évidence si on rapproche la philosophie du bonheur et de sa recherche. Mon bonheur est différent de celui de mon voisin.

Mon critère de vérité relève de l'impression (cf stoïcisme) : ce qui résonne en moi, je le prend pour vrai. Je considère quelque part donc que j'ai cette capacité transcendantale, au delà de la raison. Un peu comme si le fait de faire partie de cet univers me permet de rentrer en résonance avec lui, et de le "sentir". Comme si j'avais une part divine en moi, ou au moins une part de l'univers.
Mais j'ai conscience que ce critère peut être trompeur et qu'au final, on n'est sûr de rien (cf scepticisme) : mon point de départ, mon critère de vérité est une croyance de ma part, un choix, conscient et volontaire, qui peut être remis en cause à tout moment, et surtout que tout le monde peut réfuter sans aucun argument, et que je ne peux imposer (je ne le cherche pas d'ailleurs).
Partant de cette croyance, je fais confiance à mon raisonnement pour tenter de m'approcher d'une vérité inaccessible, du plus plausible... tout en gardant toujours à l'esprit que tout ceci n'est qu'une construction logique qui part d'une base pas très solide.
Partant de cette croyance minimaliste, il faut aussi être capable de jeter un regard critique sur tout le reste, et surtout sur la société (cf cynisme). Etre capable de s'autodéterminer, de se passer ou d'ignorer le regard des autres... la voie est difficile, et peut être pas souhaitable d'après moi. Il est peut être préférable de choisir consciemment de s'intégrer dans la société, de choisir jusqu'à où s'intégrer.
Enfin, cette conscience des choses doit aussi nous permettre de savourer chaque instant (cf épicurisme). Si la sagesse ne nous permet pas de simplement savourer les choses, alors un peu de privation peut y aider.

Bref, je fais une sorte de synthèse et prend, récupère tout ce que je pense être bon pour moi, pour ma quête personnelle du bonheur, ou du "bien vivre". La conscience est sans doute mon maître mot : avoir conscience des choses, de son être, de ses croyances, de ses limites, de ses failles mais aussi avoir conscience de ses possibilité, de sa liberté, de sa raison, de sa place dans l'univers, des conséquences de chacun de ses actes, de ses décisions, et enfin avoir conscience de sa vie, de ses plaisirs.

Cette conscience permet de faire table rase, de rejeter toutes les règles, toutes les conventions, puis de choisir soi même sa voie, ses contraintes, et se garder la possibilité de tout changer à tout moment.

Enfin, le pas le plus important, le dernier ? est un mouvement d'humilité. Il faut avoir conscience de son être, de la trinité de son être : notre conscience n'est pas tout, notre esprit n'est pas tout.
Avoir conscience que nous sommes aussi un corps : que celui ci est important, et n'est pas qu'un vaisseau qu'il faudrait entretenir, il prolonge la conscience en un sens, lui permet d'atteindre certaines choses en dehors de son domaine. Ce corps est peut être aussi ce qui nous donne notre individualité
Avoir conscience que nous sommes aussi une âme, ou un coeur : notre capacité d'émerveillement vient sans doute davantage de cette partie, notre capacité à aimer, à pardonner. Cette capacité est primordiale, elle est à développer sans cesse : il ne faut pas la laisser s'émousser avec le temps. Peut être est ce le but ultime de la conscience : reconnaître qu'elle arrive en second, que le coeur est le coeur de la vie, de notre être, du bonheur. La conscience, l'esprit, le raisonnement ne seraient que des outils, permettant de revenir à cet essentiel, permettant d'en développer le potentiel et d'en savourer l'existence. Comme si le but de l'univers, de la vie était simplement de prendre conscience de sa vie, de sa propre beauté...


vendredi 11 janvier 2013

Épicurisme

La voie du plaisir, fondée par Épicure, forcément.
Ai je gardé le meilleur pour la fin? je ne sais pas, le plaisir pour la fin en tout cas, oui :)

Exercice habituel maintenant, les idées de base :
- éviter tous les plaisirs non naturels et non nécessaires, non fondamentaux
- le critère de Vérité est la sensation, le corps; la sagesse est l'âme qui se réjouit d'une union à une chair (voilà une école qui n'oublie pas le corps!). Le réel permet de déterminer ce qui est bien.

Le disciple, pour atteindre le bonheur (et la sagesse, la vertu) doit donc se priver de tout ce qui n'est pas essentiel et jouir simplement de la vie, des sensations, et se permet des "folies" : quelques besoins non nécessaires, à user avec délectation. La privation permet sans aucun doute de mieux voir la volupté dans les besoins simples : l'eau, le grain...Aucune surenchère, aucun excès.

La philosophie est tournée vers le réel, vers l'atome. Pour eux, même l'âme est faite d'atome, et est mortelle. Mais ce matérialisme laisse une place au libre arbitre. C'est dans un temps réel et non dans un temps imaginaire que nous avons à construire nos vies, et à les accomplir aussi parfaitement que possible.

Il s'agit de se recentrer sans cesse sur l'essentiel en fait, et d'en avoir conscience : les besoins ne concernent que les besoins essentiels, les sens donnent accès à une vérité : certes, il existe une déformation apportée par les sens eux mêmes, mais ceci ne remet pas en cause la réalité de l'objet que nous percevons, même s'il est difficile de connaître la nature de la déformation. L’épicurisme vise à supprimer toutes les "opinions" qui se greffent sur les définitions, toutes les surcouches inutiles.

La pensée n'est pas dogmatique, et accepte la pluralité des causes possibles lorsque nous sommes dans l'incapacité technique de connaître la vérité.

Parmi tous les plaisirs "acceptés", il en existe un essentiel : l'amitié. Valeur fondamentale dans les faits pour l'épicurisme, qui a mené à un culte de la personnalité autour du fondateur. Le philosophe épicurien se retire de la société, il ne prend part à la vie publique, mais s'entoure d'amis, de semblables. Le devoir du philosophe est bel et bien son plaisir (un brin égoïste me direz vous :) )

Sans doute la philosophie la plus attirante, car elle cite le plaisir, même si le plaisir est une sorte de conséquence de la privation. Elle est facile d'accès (pas de dogme, pas de théorie complexe...) et fait une grande place au corps et à l'amitié. Mais si on va au delà des premières apparences, c'est bien une définition négative, un ascétisme qui est prôné. Le corps et l'amitié en sont des fondements, au détriment peut être de l'esprit et de la raison, un peu oubliés... Une des concluions possibles est de reconnaître que l'homme n'est heureux que lorsqu'il est enchaîné : s'imposer des limites permet de mieux savourer tout ce qu'il reste. On n'estime correctement les choses que lorsque nous les perdons, ou lorsqu'elles nous manquent. Et le manque général nous permet de mieux réaliser ce que nous possédons, au contraire de l'opulence qui va nous faire perdre tout sens des valeurs. Ma foi, si cette conclusion est la seule qui s'impose, elle est bien triste (et un peu masochiste) : ne sommes nous pas capable de dépasser cette condition? Ne serait ce qu'en visant un idéal, une direction?

jeudi 10 janvier 2013

Cynisme

La voie du fou, fondée par Antisthène, et représentée par Diogène.
Sans doute l'école la moins connue, ou en out cas la moins respectée.
Je vais peut être lui redonner quelques lettres de noblesse ce soir ;)

Essayons de détacher ici aussi les idées de bases :
- la nature est vertueuse, c'est le modèle. Le modèle de l'homme devient l'animal, qui cherchera à s'écarter de la corruption portée par la société.
- cesser de vivre selon les lois de la société, c'est devenir libre : pré-requis à la sagesse.

Le cynique choisit de devenir fou : c'est un fou conscient. Platon disait de Diogène que c'était Socrate devenu fou. Cette folie permet de retourner à l'état animal, et permet d'échapper à la société malade, qui nous force à subir le regard des autres, à nous plier à des conventions artificiels et fait de nous des êtres asservis.

Le cynique ne reconnaît aucune autorité. Un de ses modèles est Heracles/Hercule qui ne se laisse dicter sa conduite par personne, pas même par les Dieux.

Transgresser les lois de la société, c'est devenir libre, c'est cesser de chercher l'approbation de l'autre dans son regard, c'est échapper au besoin de lire dans le regard d'autrui une justification de notre être : le fondement de notre être disparaît. Cela nous met face à notre angoisse de notre propre néant. Toute vanité disparaît... et les maux associés aussi. La liberté n'est vu que comme une étape vers un état vertueux, l'état de Nature.

Une autre valeur du cynisme est l'autosuffisance (liée à la liberté) : le sage est capable de se contenter du minimum, ainsi il ne lui manque jamais rien. Une espèce d'épicurisme extrême dans l'abstinence et la frugalité. Il ne recherche aucune richesse, aucune gloire, aucun privilège, ne possède rien, pas même de maison et se contente des nourritures les plus simples et de mendicité. Il refuse réellement tout ce qui n'est pas absolument nécessaire.

Le cynisme se présente comme la voie la plus courte vers la vertu : le simple fait de vivre suffit à devenir sage, pas besoin de longs discours ou de belles théories. Ni ceux-ci, ni même aucun savoir n'ont de valeur, les actes suffisent. La preuve par les faits, et non par la parole. D'où l'usage de courtes maximes sibyllines et ironiques.

Pour les stoïciens (élèves du cynisme), c'est la voie la plus directe vers la sagesse : elle permet de trouver sa place "naturelle" dans le monde, mais c'est aussi son contraire en un sens avec la dévalorisiton complète de l'esprit, des théories, quelles qu'elles soient. On retrouve aussi du scepticisme au travers de la désinvolture prônée  de l'asservissement à aucune valeur, à aucune vérité.

Courant très séduisant par certains cotés : le cynique est un homme libre, il est l'homme libre, sur-homme capable de s'auto déterminer en faisant fi des valeurs qui l'entourent, en faisant fi du regard d'autrui (déjà donné comme source de malheur, ou en tout cas d'asservissement). La base est encore une vérité que tout le monde acceptera sans trop de problèmes, mais l'application de l'idée laisse à désirer, elle devient extrême et plonge dans la mendicité... guère attirant. Ce refus complet de la société plonge aussi le philosophe dans une certaine solitude : refuser la société, c'est refuser, je crois, le coté social de l'homme. Je ne crois pas que ce soit la voie à suivre. Et encore une fois, c'est une définition négative : on ignore la société, on ignore nos entraves, notre raisonnement... pour laisser place à quoi? à la nature, qui n'est nullement expliquée. Cette nature est peut être le corps, le coeur, mais la la notice brille par son absence, une fois de plus. Pour laisser place à l'expérience, à la vie aussi, mais le constat reste le même, le silence reste le même, même si on peut entrevoir des réponses positives derrière ce qu'il reste, ce n'est pas du tout mis en avant...


mercredi 9 janvier 2013

Stoïcisme

La voie de l'acceptation, fondée par Zénon de Cition.

Même constat sur la simplicité et la justesse des idées de bases :
- nous ne sommes pas tout puissants, nous ne pouvons plier la nature à notre volonté, mais nous pouvons plier notre volonté par notre volonté;
- cesser de désirer l'inaccessible permettra d'en éviter la frustration et les tourments.

Le stoïque mise sur sa raison, son esprit, sa volonté, sa conscience. Son esprit lui donne accès à une parfaite conscience du monde, de ses propres capacités, de ses propres limitations et cette conscience lui permet d'éviter les frustrations liées à des désirs inaccessibles et de supporter les aléas de la vie. C'est une extension du connais toi toi même de Socrate : c'est se connaître soi même et le monde dans lequel on évolue. Le stoïque reconnaît la Vérité grâce à son esprit et grâce à une "sorte d'impression".

Le stoïque soigne ses souffrances inconscientes par leur acceptation consciente : elles s'évanouissent -ou en tout cas changent de nature- par ce simple fait. Supporte et abstiens toi est sa devise. Et sa volonté lui permet donc de supporter toute souffrance consciente.

Le stoïque ne fait pas dans la demi-mesure : nous ne sommes pas responsables de ce qui nous arrive, mais nous sommes responsables de nos réactions, et de notre volonté.

Il n'y a pas de Dieu(x) chez les stoïques : il est remplacé par la nature. Le Monde est le seul corps complet et unifié, parfait en un mot. Ses composants interagissent et se définissent les uns par rapport aux autres. Le stoïque cherche donc à vivre en harmonie avec cette nature, à trouver sa juste place.

Le stoïcisme est humble pour les individus : il s'agit d'accepter sa nature, ses limites ; mais orgueilleux pour l'espèce : la figure du sage est quasi divine.

Le sage stoïque est reconnu comme un idéal inatteignable : doté d'un savoir parfait, quasi divin, pour savoir ce qui est conforme à la nature, ce qu'il peut changer et doté d'une volonté sans faille pour plier sa propre volonté et pour accomplir son potentiel. "Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre." (Marc-Aurèle).
Le sage est parfait en tout chose.

Encore une fois, la technique pour éviter les maux est donnée (même si il est reconnu qu'elle est inaccessible, la direction est donnée) : il s'agit d'une définition "négative". Il n'est dit nulle part comment le sage fait pour aimer sa destinée : ce qui ne dépend pas de lui : être né, mourir, les aléas... Comme s'il suffisait de le décider pour l'aimer : à ce compte là, autant décider d'être heureux (mais je reconnais une part de vraie dans ce commandement ultra-simpliste).

Au final, la philosophie est attirante : elle nous place à l'égal des dieux, dans une certaine mesure, par la toute puissance de notre esprit (capable de se forger lui même : ceci est une capacité divine d'après moi), et nous donne la direction à suivre pour atteindre la perfection (une perfection?). Son défaut, je dirais, tient à ce qu'elle oublie : notre coeur et notre corps. La toute puissance de l'esprit, de la raison, de la volonté occulte totalement les autres facettes de notre être.
Mais l'idée et le principe de base sont vraies, ou plutôt, je me reconnais en ceux-ci : l'esprit est puissant (divin?), le corps ne l'est pas (mais il ne faut pas le renier d'après moi), et le coeur est moins théorisable. La conscience fait partie intégrante de notre potentiel, développer son potentiel, c'est trouver sa place dans le monde, et développer sa conscience nous permet d’accélérer le processus. Il faut "juste" ne pas se focaliser entièrement sur son esprit et sa raison...

PS : on peut facilement faire un parallèle avec la pensée chrétienne : Dieu a fait l'homme à son image. Le Stoïcisme ne reconnaît pas Dieu mais prête à l'homme un esprit divin. Et notre coeur, est il divin? ou peut il le devenir?

mardi 8 janvier 2013

Scepticisme

La voie du lâcher prise, fondée par Pyrrhon d'Elis (ça n'apporte pas grand chose, mais j'aime bien ces vieux noms)

Les idées de bases sont simples et "vraies" :
- la pensée humaine ne peut déterminer une vérité avec certitude (est ce une certitude ceci?)
- la découverte d'incohérences dans nos pseudo-certitudes jette le trouble sur nos âmes
- et, en poussant ce raisonnement jusqu'au bout : LA cause de nos maux est notre jugement, qui nous fait désirer ce que nous jugeons bien et craindre le mal.

Bref, partant de ces quelques constats, pour atteindre l'ataraxie, pour calmer nos malheurs, on s'attaque à sa cause : en abandonnant tout jugement, on abandonne tout désir, toute crainte. On prend les choses comme elles arrivent, on ne craint plus rien. En doutant de tout, on ne se trompe sur rien, on est déçu de rien.

Nos certitudes et nos jugement nous aident ils à être nous mêmes, nous définissent ils, nous aident ils à être heureux? Ou ne sommes nous pas prisonniers de nos certitudes, de nos principes? La réponse du sceptique est toute trouvée...

Le sceptique est capable d'opposer à toute raison une raison contraire : c'est le parfait avocat du diable.

Quand bien même le scepticisme prône la recherche continue de la vérité (ce n'est pas parce qu'un idéal est inatteignable qu'il ne faut pas suivre la direction qu'il montre...), on peut toujours se demander "à quoi bon?" En détruisant toute certitude, et en l'appliquant à la lettre on détruit aussi tout moteur...

Poussé à l'extrême, le scepticisme conduit à l'indifférence généralisée : lâcher prise complet, plus rien n'a de valeur. Difficile de naviguer dans un océan de doutes. Il est nécessaire de trouver un point d'ancrage, comme Descartes, pour réussir à avancer.

Voire même, pour aller au delà, il est nécessaire d'adopter une croyance comme point de départ, et de garder à l'esprit que tout notre système ne découle que d'une croyance, d'un principe. Et donc d'être constamment capable de tout remettre en question, de tout balayer... ce qui ne devrait pas nous épargner du malheur, quoi que, si on s'y attend depuis le début?

Au final, on ne peut que être d'accord avec l'idée de base : on ne peut être sûr de rien. Il faut perpétuellement être capable de tout remettre en question, et il ne faut pas abandonner pour autant sa quête de vérité. Certes elle est inaccessible, mais on peut s'en rapprocher, on peut écarter les mensonges et se rapprocher du plausible (évolution "moderne" et naturelle du scepticisme antique). On peut choisir sa croyance avec conviction (de l'esprit, du coeur ou de l'âme) et se construire avec ceci.

PS : on dirait une analogie du théorème d'incomplétude de Godel ça : la pensée humaine ne peut déterminer une vérité avec certitude. Pour déterminer une vérité avec certitude, il faut être en dehors du système, en dehors de l'univers. Il faut être Dieu quoi...

lundi 7 janvier 2013

Ataraxie

Avant de commencer ma petite série sur la philosophie antique, nos maîtres à penser, je me dois de rappeler leur objectif : atteindre le bonheur au travers de l'ataraxie.
L'ataraxie est l'absence de troubles, la tranquillité de l'âme.
Les différentes philosophie antique : épicurisme, stoïcisme, scepticisme, cynisme ont toutes ce même objectif, et partagent donc la même erreur potentiellement mais divergent dans le moyen de l'atteindre.

Pour l'épicurisme, il s'agit de la modération des plaisirs, de se restreindre pour revenir aux fondamentaux, de ne pas se laisser troubler par les désirs non fondamentaux, non naturelles, non nécessaires ;
pour le stoïcisme, il s'agit de l'appréciation exacte de la valeur des choses : accepter ce qu'on ne peut changer, comme si la conscience de cette vérité nous apaisait et nous épargnait les troubles associées ;
pour le scepticisme, il s'agit de suspendre son jugement, et donc de ne pas juger "mauvais" un évènement néfaste, ne plus se laisser troubler par ceux-ci ;
pour le cynisme, il s'agit d'échapper aux troubles en se soustrayant à la raison, à la société : c'est en un sens un extrême des 3 courants précédents.

Ces philosophies sont donc toutes attrayantes : de part leur objectif (le bonheur), leur moyen (éviter le malheur, contrôler ce malheur, par la puissance de l'esprit, de la raison, de la sagesse) et leur beauté, leur rigueur, leur complétude. Mais ça ne fait pas tout.

Tous ces courants sont partis du principe qu'échapper au malheur nous permettrait d'atteindre une quiétude et donc un bonheur. Ce principe est très largement discutable je pense.
Poussé à l'extrême, cette recherche d'ataraxie nous conduit à la mort, et son célèbre repose en paix. C'est sans doute notre état le moins troublé :) Se soustraire à ce type de malheur, c'est aussi faire une croix sur les rêves, sur le dépassement de soi, voire sur sa personnalité, son individualité... et sur la vie?

Ces philosophies sont donc toutes parties sur une définition "négative" : comment éviter les troubles, mais "oublient" les parties positives de la définition, ou plutôt se contentent de dire qu'une fois le négatif enlevé, ne reste que le positif. Je caricature forcément un peu, puisque Epicure parle du bonheur de satisfaire ses besoins naturelles, les stoïques du bonheur de posséder la conscience des choses, d'être en harmonie...mais ça ne revient qu'à affirmer que le bonheur est présent dans leur idéal, dans "ce qui reste", une fois ôté le négatif et à oublier les autres formes de bonheur. Ce qui les rend, à mon sens incomplètes.

Mais tout n'est pas à jeter, et ces philosophes restent des maîtres à penser.
Simplement, il ne faut pas appliquer ces pensées à l'extrême : quel que soit le système de penser, ce n'est jamais bon. Il faut voir ces philosophies comme indiquant des directions, mais atteindre l'idéal qu'elles pointent n'est pas forcément possible (à moins d'être dieu, ou illuminé) et pas forcément souhaitable (à moins de souhaiter se couper du monde : et je ne pense pas que ce soit la solution).

dimanche 6 janvier 2013

On accepte l'amour qu'on pense mériter

Réplique tirée du film "Le monde de Charlie".

Résume et donne un certain éclairage sur les genèses des relations amoureuses.

Si on ne s'aime pas soi même, on ne pensera pas mériter beaucoup d'amour d'autrui, on aura donc du mal à accepter cet amour. Ceci pouvant entraîner le refus de l'amour, sa fuite, son déni (penser que l'autre est aveuglé est redescendra sur terre prochainement...).

Si on n'a pas une haute estime de soi, alors on ne cherchera pas à se rapprocher d'une personne que nous portons plus haut dans notre estime. Même au temps d'internet et des sites de rencontres, qui permettent des rencontres libérées de tout contexte social, je ne pense pas qu'on trouve beaucoup de couples issus de milieux radicalement différents : une ouvrière cliquera t'elle sur le profil d'un médecin ou se censurera t'elle avant même de cliquer?

Et ceci peut même donner lieu à des "déviances" : une personne avec un sentiment de culpabilité exacerbé se tournera plus facilement vers quelqu'un qui la dominera et la fera souffrir. Une sorte d'auto-correction de son karma, de soif de justice (malheureusement biaisée).

On en revient au précepte bien connu : il faut s'aimer soi même avant de pouvoir aimer les autres et se faire aimer des autres. Mais bon, heureusement, la pratique n'est pas aussi manichéenne, et l'amour permet aussi, une fois cette auto-censure passée, de reprendre confiance en soi : l'amour de l'autre est un formidable moteur qui alimente les amants en courage, force et confiance. Il faut juste trouver l'étincelle pour démarrer ce moteur :)

samedi 5 janvier 2013

Petite série de rêves...

Moi qui aime me souvenir de mes rêves, j'ai été gâté ce matin : à me réveiller toutes les 20 minutes (à vue de nez) et à faire un nouveau rêve à chaque micro-sommeil. Par contre, je ne me souviens pas de tous, mais seulement de 3 (c'est déjà pas mal)

Rêve #1 : l'estimation immobilière
Je me retrouve chez une amie -inconnue-, dînant avec ses parents et discutant de leur appartement que je juge magnifique (il y avait une piscine à l'intérieur, c'est pour dire).. Ils semblaient s'étonner que je les considère comme riches de posséder un tel appartement, et ne comprenaient pas que je puisse en faire une estimation si élevée. Le débat n'était pas passionné, ils semblaient juste naïfs et innocents, sans conscience de la valeur des choses, ni de celle de l'argent en fin de compte.

Rêve#2 : le passage du second bac
Je suis persuadé, je ne sais pas pourquoi, que ceci est la suite d'un autre rêve, voire d'une série de rêves. Bref, je me retrouve à 30 ans passé à passer un second bac (littéraire je crois). Je ne me souviens pas de l'épreuve, juste d'avoir discuter avec d'autres candidats, dont une Marie.
J'étais détendu, pas stressé du tout par l'examen. J'arrive dans la salle d'examen et cherche ma place, j'avais un numéro (694 peut être) et je ne le trouve sur aucune table. A force de chercher (dans le calme, ce qui est surprenant) je vois que certains numéros sont mal écrits et vois une incohérence. Je trouve un responsable -je ne sais plus comment- et fais déplacer toute une rangée d'élèves déjà installés.
L'épreuve se termine, je discute avec certains candidats, explique à quelques uns ma situation -comme quoi je passe mon second bac- personne ne remarque que j'ai 34 ans, ce qui me flatte. Je pars en leur disant au revoir, et en étant persuadé que quelques uns (dont Marie? celle du premier rêve?) sauront retrouver mon adresse et m'écrire un mail pour reprendre contact...

Rêve#3 : l'interview qui vire au cauchemar
Je suis simple spectateur dans ce rêve, pas même sûr d'être présent physiquement. Il s'agit d'une interview télévisé : le premier ministre Jean-Marc Ayrault interviewé par deux personnes de Canal+. Arrive une question qui fâche : un chroniqueur rappelle que certaines taxes vont augmenter, qu'il s'agira d'une petite augmentation (quelques euros) s'appliquant à tout le monde (y compris aux plus pauvres donc) puis passent des images montrant certaines dépenses inutiles relatives au faste de la vie de ministre : arrivée en carrosse -si si, dans mon rêve il y avait un truc ressemblant à un carrosse-, repas, notes de frais... Ceci crée un malaise, que j'arrive à ressentir comme si j'étais dans la tête du premier ministre : position indéfendable. La question arrive, il s'agit de comparer l'effort demandé aux citoyens et le prix de tout ce train de vie, de voir si un même effort est véritablement demandé à TOUS... Et le premier ministre tombe littéralement de sa chaise : il s'écroule sur le ventre, face contre terre. L'émission continue à tourner. Il reste à terre un temps qui semble très long, on imagine tous les conséquences dramatiques de de genre de scène. Il bouge un peu, tend un bras comme pour demander de l'aide, on voit son visage grimaçant mais on sent qu'il cherche aussi à garder sa dignité, à faire comme s'il maîtrisait la situation, que c'était un petit malaise normal... On vient enfin l'aider à se relever en le soutenant par les épaules. Il est toujours grimaçant, à peine relevé, il retombe devant lui, chutant sur les quelques marches d'escalier permettant de descendre de l'estrade et se retrouve à nouveau sur le ventre. La chute ressemble à un plongeon. On finit par l'évacuer. Et par évacuer la salle, et là je vois plusieurs spectateurs qui imitent sa chute en plongent sur le ventre par terre (sans se faire mal??).
Et j'imagine la détresse du premier ministre : la honte, la fin de sa carrière, la fin d'un homme... J'imagine quelques réflexions aussi sur le direct, les coupures au montage... l'émission devait être en direct, sans certitudes en fait.
Et je sens petit à petit que je prends de la distance par rapport au rêve, que je me réveille mais que je ressens l'angoisse du rêve : coeur battant trop vite, système nerveux un peu inhibé... et j'attends que ça passe, profitant d'une certaine manière de ces émotions...

Je n'ai aucune interprétation à donner à ces rêves :)
Critique de la société, de la non conscience des choses et de leur valeur, envie "cachée" de reprendre des études?
Je constate -en le sachant déjà- que les détails s'estompent vite avec le temps : heureusement que je me réveillais entre chaque rêve, ce qui me permettait d'essayer de fixer certains éléments -sans avoir suffisamment de courage pour me lever et noter tout ça, mais les détails ont disparu, voire certains rêves entier ont disparu. J'ai déjà pu en ramener 3 dans ce monde, c'est pas si mal :)

mercredi 2 janvier 2013

On ne peut pas demander à un être humain pourquoi il ne vous accorde pas ce qu'on voudrait en espérant une réponse satisfaisante

Petite citation extraite d'un livre de Steven Amsterdam (ces choses que nous n'avons pas vues venir - très joli titre au passage).

Simple formulation d'une vérité qu'on perd sans arrêt de vue, et dont la lecture peut nous éclairer. C'est après tout la puissance de la vérité :)
Lorsqu'une personne n'agit pas comme nous voudrions qu'elle agisse et que nous ne comprenons pas sa décision, cela signifie que nous ne partageons pas les mêmes raisonnements : son raisonnement, à moins de nous convaincre, ne pourra nous satisfaire, et nous trouverons sans cesse une faille dans son raisonnement, dans ses explications, dans ses hypothèses.
Ce que nous cherchons souvent, sans forcément se l'avouer, c'est détruire son raisonnement pour mieux le convaincre du nôtre : mais en aucun cas nous n'espérons une réponse satisfaisante.

La sagesse voudrait sans doute soit qu'on se contente d'accepter la volonté de l'autre, soit d'être conscient de notre propre volonté de changer la volonté et la pensée de l'autre.