dimanche 10 novembre 2013

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Petit coup de gueule ce soir, faut que ça sorte de temps en temps, même si mon énervement est tout aussi vain et futile que mon sujet :)
J'en reviens juste pas (trop pas même) de l'évolution des pubs ces dernières années !
On ne nous vend plus des produits, ni même des façons d'utiliser un produit, on nous vend des "way of life", des concepts, des idées. Qu'un parfum nous vende du rêve, je comprends bien : rien de palpable, de mesurable, et c'est assumé : ça nous vend du rêve : irréaliste, fantasmé...
Mais maintenant, de plus en plus s'y mettent : téléphonie -constructeurs et opérateurs-, voitures, appareil photos, vêtements... Je me demande si ce n'est pas Apple qui a déclenché tout ceci -mais ça serait lui rendre trop d'honneur, surtout que d'autres marques ont comencé avant-, à rendre le produit non pas populaire pour ce qu'il est, mais pour ce qu'il représente, et pour le signe de reconnaissance qu'il devient. Les gens s'identifient à l'objet, aux valeurs de l'objet, aux valeurs des autres personnes qui possèdent l'objet, aux valeurs que la publicité leur montre. Croyant acquérir ces valeurs en achetant l'objet, comme si ça pouvait être aussi simple. Les objets nous changent, oui, mais pas si rapidement, si radicalement, pas dans ce sens. La publicité a sans doute franchi un pas dans la manipulation, ça fait bien longtemps qu'elle a cessé d'être réclame, mais là, l'objet même est en train de disparaître pour ne laisser plus qu'un message... Le grand jeu devient maintenant de trouver ce qu'essaye de vendre la pub, avant la révélation finale.
Ce jeu d'illusion m'énerve, mais je crois que ce qui m'énerve le plus c'est de voir comment ceci fonctionne. Peut être suis je trop cynique à croire que cela fonctionne bien, mais si les pubs continuent dans ce sens, il doit y avoir une raison. Les gens ne cherchent plus à acquérir un objet, mais un style de vie : à la fois on leur mâche le boulot en leur montrant des voies à suivre, mais en même temps on détruit l'initiative et l'imagination. On crée encore plus de clones. L'objet était un signe de reconnaissance, maintenant le comportement en devient un. L'emprise est plus forte. Disposer de tous les biens matériels imaginables et inventer la vie qui va avec, sa vie était sans doute trop difficile... Oui, c'est difficile (pour moi en tout cas), mais c'est aussi là l'intérêt.

Le XXIème siècle devait être spirituel sinon rien, je crois qu'il sera rien. On s'est certes détaché des réalités bassement matériels. Mais pas pour se rapprocher d'un peu de spiritualité, de questionnement, simplement pour abaisser les comportements, la spiritualité au rang des objets. On brasse tout ça comme du vent, comme un produit.

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