mardi 12 novembre 2013

Donner du sens... pour vivre mieux

Je reviens sur cette idée, qui mérite d'être développée, avec un petit exemple et un article.

Le petit exemple d'abord (en espérant ne pas avoir déjà écrit dessus..gloups... le blog a pas tout a fait 1 an, et je ne sais déjà plus ce que j'ai écrit), tiré d'un livre (Comment être un névrosé heureux de Robin Skinner & John Cleese je crois, ça date un peu).
C'est l'histoire de 3 travailleurs, qui effectuent la même tâche : ils transportent des briques dans une brouette.
Le premier transporte les briques, et ne se pose pas de question, son travail est limite avilissant.
Le second, transporte les mêmes briques, dans les mêmes conditions, mais il se dit que c'est pour aider les maçons à fabriquer un mur. Il se sent utile en un sens, il donne du sens à son acte plutôt que d'en chercher dans la vie, dans ce qui ne dépend pas de lui. Même s'il trouve le sens en dehors de lui quelque part : le mur, ce n'est pas lui qui le construira.
Le troisième effectue exactement la même tâche. Mais lui il se dit qu'il participe à l'édification d'une cathédrale (bon tant qu'à faire je vais pas les faire travailler sur le mur de Berlin mes ouvriers...). Lui aussi a donné du sens à ses actes, plus lointain, et impliquant plus de monde. Il participe à la réalisation d'une plus grande oeuvre qu'un simple mur. Ce qui augmente sa motivation et son sentiment de réalisation personnelle, son sentiment d'appartenance à quelque chose de grand, qui le dépasse.
Voilà, les actes sont les mêmes, les vies sont les mêmes, mais le sens donné, le recul pris, la projection faite modifie le ressenti et modifie la vie elle même.
Plus on s'écartera des réalités primaires, plus on s'inscrira dans quelque chose de grand, faisant intervenir plus de monde, plus de force, plus d'énergie. Donner du sens est un peu le b.a.ba du management, c'est aussi à appliquer pour gérer nos vies.

L'article maintenant, tiré de Nexus (toujours les mêmes lectures :p), qui m'a fait apprendre un mot, en opposant l'hédonisme (recherche de plaisir sensible et immédiat) et l'eudémonisme (recherche d'un bonheur plus profond, issu de la connaissance de soi, du monde, de la cohérence du tout...). Bon OK, plus les définitions sont abstraites, plus on risque de rentrer dans du fumeux, mais quand même, on peut percevoir la différence assez facilement, même si les variantes de définitions sont nombreuses.
Les deux apporteraient un sentiment de bien être comparable (même si je pense que le premier est plus intense, mais plus éphémère... il faut donc l'accumuler pour le faire durer, le faire se répéter. alors que le second est, je pense, plus pérenne, mais plus fragile (perte de confiance, démotivation..) et moins intense... il faut donc aussi l'accumuler pour avoir différentes sources et une intensité relative). Bref, disons que les deux sont comparables, la conclusion de l'article n'est pas là. Mais dans l'analyse physique des conséquences de ces bonheurs dans l'expression génique des cellules immunitaires (me demander pas d'expliquer ce jargon incompréhensible, qu'on pourrait interpréter comme manipulatoire, je vais être naïf ce soir :p ). Bref, l'analyse révèle une présence de stress accrue dans le premier cas. L'hédonisme nous serait donc moins bénéfique que l'eudémonisme, ce qui milite en faveur de l'élargissement de sa conscience, de la connaissance... ce qui m'arrange bien :)

Même si le stress n'est peut être lié qu'au coté éphémère des plaisirs, et donc à la tension issue de la recherche perpétuelle du renouvellement, et même si ce stress est peut être bénéfique pour l'esprit, mais usant physiquement (usure acceptable?). Comme toujours, mon cœur et ma raison balancent... sans s'arrêter, sans se poser jamais.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire